Soirée artistique en hommage à la chanteuse Noura

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Une soirée artistique a été organisée jeudi soir à Alger en l’honneur de Noura, célèbre interprète de la chanson populaire algérienne depuis les années 50 et dont la discographie comporte plus de 500 titres de chansons en langues arabe, kabyle et même française. La soirée a été animée à la salle Ibn Zeydoun par une panoplie d’artistes venus interpréter, avec beaucoup d’émotion dans la voix, certains des titres phares de Noura, cette femme artiste qui a su s’imposer sur la scène musicale algérienne en chantant la passion, la nostalgie, l’amour du pays, l’émigration, la solitude et autres choses de la vie. L’hommage, organisé par le ministère de la Culture et l’Office de Riadh El-Feth (Oref), a débuté par la projection d’un film documentaire, d’une vingtaine de minutes, retraçant le parcours artistique de cette chanteuse septuagénaire à la voix au timbre calme, doux et parfois mélancolique. L’ancienne élève de l’émission musicale « Alhane wa chabab, le retour de l’école », Lamia Batouche a été la première artiste à monter sur scène avant que Bouzid El-Hadj, un chanteur oranais, ne prenne le micro pour interpréter « Ya bnat el houma » (ô filles de mon quartier), l’une des plus célèbres chansons de Noura. L’interprète de la chanson kabyle, Wardia Aissaouï, a pour sa part emporté le public, présent en masse, vers la Kabylie en chantant d’une voix vibrante d’émotion « Idhourar n’djerdjera », une sorte de photographies de la région du Djurdjura, et « Amirouche », en hommage au martyr de la révolution algérienne contre l’occupant français, le colonel Amirouche. Le passage de Nada Rihane, la chanteuse à la voix mélodieuse, était un moment de symbiose entre le public et l’artiste, notamment avec sa remarquable interprétation de la chanson « Wahdi » (Toute seule), criant la souffrance de la solitude et de l’abandon. Enfin, la chanteuse chaouie Chaba Yamina a offert au public un cocktail de chansons bédouines de Noura, dont la plus célèbre « Ya Rebbi Sidi » (ô mon Dieu) qui raconte le désarroi d’une mère impuissante face au destin de son fils émigré en France. Présente à la soirée aux côtés de son mari, l’auteur-compositeur, Kamel Hamadi, Noura a créé la surprise à ses admirateurs en montant sur scène, malgré son état de santé affaibli, pour chanter des extraits de « Twahechnak » (Tu nous as manqué), « Idhourar n’djerdjera » et « Ya Rebbi Sidi », avec le même timbre vocal, clôturant ainsi la soirée qui s’est déroulée en présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi. Chanteuse populaire Noura, de son vrai nom Fatima Badji, est née en 1942 à Cherchell dans une famille nombreuse. Dans les années 1950, elle est engagée à Radio Alger pour animer une émission destinée aux enfants et se fait repérer en interprétant des pièces de théâtre et des opérettes. Elle chantera, notamment sous la direction du pianiste Mustapha Skandrani, et deviendra très vite une vedette de la chanson algérienne populaire grâce à Mohamed Jamoussi et Mahboub Bati. En 1965, elle fera également un album entièrement en français où elle interprète « Une vie », écrite par Michel Berger, et « Paris dans mon sac », de son époux Kamel Hamadi. Noura, qui a reçu en 1971 en compagnie du chantre de la chanson kabyle, Slimane Azem, un disque d’or pour plus d’un million de disque vendus chez Pathé Marconi, a chanté les airs anciens des répertoires kabyle, oranais, aurésien, andalou et saharien.

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