En visite de travail et d’inspection des projets de son secteur, hier, dans la wilaya de Béjaïa, le ministre des Transports, Amar Ghoul, a ordonné aux entreprises en charge de réaliser le projet de dédoublement de la voie ferrée et de rectification du tracé pour l’augmentation de la vitesse de procéder au lancement immédiat des travaux.
«L’ODS a été notifié aux entreprises le 18 juin dernier. Il faut qu’elles s’installent immédiatement pour livrer le projet dans les délais impartis », a-t-il exigé. Selon les explications fournies au ministre des Transports, cette nouvelle ligne ferroviaire, de 87 kms, permettra d’augmenter la vitesse de service jusqu’à 160 km/h pour les trains de voyageurs et 100 km/h pour les trains de marchandises. En outre, cette ligne ferroviaire sera raccordée à la rocade nord (Thénia-Bordj Bou Arreridj), en cours de réalisation, et améliorera le trafic de marchandises vers l’Est algérien, depuis le port de Béjaïa. Le coup global de ce projet, dont le délai de réalisation est fixé à 60 mois, s’élève à 106 milliards de dinars, soit près de 1,3 milliard de dollars. Toutefois, ce projet pourrait être retardé à cause du problème d’expropriation des propriétaires terriens. Le premier magistrat de la wilaya a fait savoir au ministre qu’une association a été créée dans la commune d’Ighzer Amokrane, concernée par le tracé de la ligne ferroviaire, pour défendre les intérêts des propriétaires terriens. Pour rappel, ces derniers ont demandé en 2013, le changement de ce tracé qui entrainerait, expliquent-ils, la fermeture d’unités industrielles, dont une unité de la laiterie Soummam, qui emploie plus de 1000 travailleurs. « Ce projet est un rêve. Il requiert une importance stratégique, puisqu’il désenclavera la région et promouvra son développement. C’est impossible de changer le tracé établi. D’ailleurs, cela nécessitera encore trois ans pour refaire l’étude », a rétorqué le ministre. L’hôte de la capitale des Hammadites s’est a également enquis du projet d’extension en mer de la piste d’atterrissage de l’aéroport Soummam-Abane Ramdane de Béjaïa. Le ministre a exigé que cette piste s’étende sur 800 mètres, au lieu des 600 prévus dans la première étude. « 600 mètres c’est insuffisant. Il faut envisager une extension de 800 mètres en mer, avec la réalisation d’un fret pour qu’il y ait une rentabilité. S’il le faut, nous recourrons à un bureau d’étude international pour revoir l’étude initiale », a-t-il insisté. Le ministre a promis, dans ce sillage, de dépêcher bientôt une commission mixte des ministères des Travaux publics et des Transports pour étudier de près cette éventualité. En outre, l’aéroport de Béjaïa sera doté d’un taxi-way de 1200 m/l et d’un nouveau parking pour avions. Des travaux de remise à niveau du système d’assainissement et de drainage de l’aéroport sont aussi inscrits dans cette opération. Le montant total de ces travaux de renforcement des infrastructures de l’aéroport Abane Ramdane de Béjaïa dépasse les 614 milliards de dinars. Par ailleurs, le ministre Amar Ghoul s’est rendu au port de Béjaïa pour inspecter le projet de la nouvelle gare maritime, en cours de réalisation. Un exposé sur l’activité du port de Béjaïa a été présenté au ministre par le PD-G de l’EPB. Une moyenne de 22 navires par jour sur rade a été enregistrée au cours du 1er semestre 2014. Le tonnage manipulé au cours de la même période s’élève à 5,7 millions de tonnes. Près de 84% du trafic manipulé est évacué en sous palan, soit près de 25 000 tonnes/jour, a-t-on précisé. En outre, selon le PD-G de l’EPB, Achour Djeloul, le nombre moyen par jour de camions accédant au port est estimé à 1 300. Notons, enfin, que des études de faisabilité de réalisation d’un tramway et d’une cabine téléphérique ont été présentées au premier responsable du secteur des Transports. Le tracé du tramway reliera le pôle universitaire au centre-ville, alors que le téléphérique connectera le quartier Lekhmis au fort Gouraya et au plateau Amimoun.
Boualem Slimani