Un plan de circulation qui ne fait pas l’unanimité

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La gestion du nouveau plan de la circulation a tout l’air de peiner à se mettre en place et, encore moins, à s’esquisser dans ses larges contours. Dans l’après-midi d’avant-hier lundi, lors d’un conseil de wilaya restreint, les différents acteurs de ce schéma de circulation ont procédé à la mise en place de la quatrième et dernière phase de ce plan. Cependant et comme il fallait s’y attendre, le bureau d’études BETUR, chargé d’élaborer un plan digne de ce nom, a rendu une copie jugée «insatisfaisante» par le wali et les divers membres de l’exécutif. Et malgré ces «carences», ce plan a été entériné par le premier responsable de la wilaya, tout en émettant quelques réserves, par rapport à certains oublis. Ces «omissions» concernent notamment les places de parkings, les aires de stationnement et des «décalages» avec les efforts déjà entrepris par les autorités locales, dans le but d’offrir aux automobilistes, un véritable plan de circulation. Pour rappel, le même bureau d’études, avait déjà présenté l’année dernière une copie jugée «ridicule » par certains membres de l’exécutif. Cette fois-ci, BETUR récidive et s’en «sort» avec de simples correctifs. Si cette étude avait été correctement menée dès le départ, ce plan de circulation n’aurait pas accusé tout ce retard. D’autant plus que le wali de Bouira a, à chacune de ses interventions sur le sujet, regretté «le retard considérable» pris dans ce projet. Ne pouvait-il pas prendre les mesures qui s’imposaient ? Pourquoi attendre le dernier moment pour rectifier le tir? Où est passée la phase de suivi de l’étude?  Ce projet, faut-il le rappeler, remonte à 2011 et devrait être mis en place au début de cette année. Néanmoins, on est à l’orée de 2015 et ce plan n’a toujours pas vu le jour. À titre de rappel, au mois de novembre 2013, un conseil de wilaya, ouvert aux médias cette fois ci, avait déjà mis à nu les «négligences » de ce BET. Ainsi, il a été indiqué que les heures de pointe au niveau de la wilaya de Bouira se situent, selon ce BET, entre 9h45 et 10h45, mais aussi que près du tiers des automobilistes, qui pénètrent à l’intérieur de la ville, le font, selon BETUR , «sans aucune raison urgente». Une donnée qualifiée de «facultative » par les membres de l’exécutif. Dans le même sillage, il a été établi que près de 45% des automobilistes stationnent dans les endroits prévus à cet effet et que les 55% restant «préfèrent» les zones interdites. Bref, le représentant de BETUR a, selon certains élus et même des directeurs de l’exécutif, parlé de tout sauf du plan de circulation. Certains, en évoquant l’exposé présenté avaient déclaré que ce bureau d’études avait littéralement «fait fausse route». Par la suite, les différents acteurs de ce plan de circulation, à l’instar du directeur de l’agence foncière, M. Mansouri, ont reproché à BETUR de «ne pas avoir intégré dans ces études le développement urbain que connaît la wilaya». Ensuite, c’était le chargé du transport au niveau de l’APC de Bouira de «dégainer», en remettant carrément en cause l’étude, du moins dans sa première phase. Bref, une année plus tard, presque jour pour jour, les mêmes remarques ont ressurgi. C’est dire que ce plan fait du surplace. En attendant une évolution positive de ce dossier, les services de l’APC et la DTP, essaient de remédier à la situation en instaurant un «plan B», qui devait désengorger la ville de Bouira. Il consiste en la mise en place de panneaux de signalisation à tout va, et dans certains cas, à tort et à travers. L’exemple des sens interdits installés au niveau de la cité des 130 logements est assez éloquent. Ainsi, pour les automobilistes désirant se rendre à la cité ouest, située à une dizaine de mètres du quartier des 130 logements, il leur faut désormais emprunter le boulevard du quartier Thaoura, puis arpenter la déviation de l’hôtel Sofy, ensuite faire le rond-point de l’université et, pour finir passer par la cité des 70 logements. Un détour d’un kilomètre pour un trajet initial de moins de vingt mètres seulement! « Quel est l’intérêt de mettre un sens interdit ici? Cela crée plus d’embouteillages en sus de nous pénaliser. C’est une aberration!», fulminera un habitant de ladite cité. À travers tout ce qui a été relaté un seul constat émerge : l’incompétence des uns répondait au laxisme des autres.

Ramdane Bourahla

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