Des centaines de citoyens ont marché hier, à Akbou, en parallèle à une grève générale des commerçants, pour dénoncer la situation hygiénique «catastrophique» qui prévaut dans la ville. Celle-ci dure depuis le 18 août dernier, date à laquelle a été fermée la décharge publique. Les citoyens dénoncent l’amoncellement des ordures et son effet néfaste sur leur santé et leur cadre de vie. Pratiquement tous les commerçants ont baissé rideau dès les premières heures de la matinée. Akbou était, de ce fait, une ville morte. C’est une véritable démonstration de force de la population akboucienne qui rompt le silence et exprime son exaspération. «Chef de daïra barra (dehors)», «23 élus barra», tels étaient les slogans scandés, tout au long de la marche qui s’est ébranlée de la trémie de Guendouza pour aboutir à la place Colonel Amirouche, en passant par les différentes ruelles de la ville du Piton. «Je n’ai jamais vu un tel rassemblement depuis plusieurs années», commente Farid, un des manifestants. Des banderoles étaient brandies par les manifestants sur lesquelles on pouvait lire : «Non au bradage du foncier», «Solution ou démission», «Pour une gestion transparente et solidaire», «Nos enfants ont besoin d’un air sain». Selon les organisateurs, pas moins de 4000 personnes ont participé à cette marche, sans mettre en avant une quelconque couleur politique. «Nous sommes là en tant que citoyens exaspérés par la situation de notre ville et non en tant que militants politiques», ont-ils tenu à déclarer. A l’arrivée sur la place Colonel Amirouche jouxtant la mairie, des prises de parole ont été improvisées. Néanmoins, certains intervenants provoquèrent le courroux de l’assistance. «Nous ne sommes pas ici pour parler de politique au nom de tel ou tel parti. Nous voulons une solution fiable à nos problèmes. Débarrassez-nous des ordures», lancera une voix. Tous les intervenants ont néanmoins insisté sur «l’implication» et «le laxisme» des pouvoirs publics quant à la persistance de ce problème. «Lors de la réunion interministérielle au niveau de la willaya, les différentes communes ont été conviées sauf Akbou. Nous défions le chef de daïra, le wali et les 23 élus de nous trouver une solution», dira une autre. La place était noire de monde, une véritable démonstration de force. Les organisateurs, pour la plupart du RCD, ont eu du mal à contenir cette marrée humaine et à la disperser, craignant des débordements en présence de policiers en civil et en tenue officielle. D’ailleurs, certains citoyens ont essayé de défoncer le portail de la mairie en criant leur colère. Un sac plein d’ordures a été accroché à l’entrée du siège de l’APC en guise d’expression du mécontentement citoyen et un autre a été déversé sur le parvis de l’institution.
Menad Chalal