Recueillement sur la tombe de Brahim Izri

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La dernière demeure de feu Brahim Izri, inhumé dans la zaouia de son grand père El Hadj Belkacem, a été fleurie dans la matinée d’hier, à l’occasion du recueillement organisé par l’association culturelle « Talwith » avec le concours de l’assemblée populaire communale d’Ath Yenni.

Emotion et recueillement furent au rendez-vous pour ce dixième anniversaire de la disparition du chantre en présence du P/APC d’Ath Yenni M. Smail Deghoul, du chef de daïra M Nacer Benmouhoub, du directeur de la culture de la wilaya M. El Hadi Ould Ali, du P/APW M. Hocine Haroun, du directeur de l’environnement M. Achour Ghezli, d’élus, d’artistes et d’hommes de culture ainsi que de nombreux anonymes. Une minute de silence a été observée suivie de la lecture de la fatiha par son frère El Hadj Chabane qui remerciera les présents pour cette hommage. M Smail Deghoul, fut le premier à intervenir déclarant : «Voilà dix ans jour pour jour que Brahim Ath Ali Wamara nous a quittés. C’est pour nous un devoir de perpétuer la mémoire de cette icône de la chanson berbère, véritable référence dans le combat démocratique et identitaire à travers ses chansons, son combat pour la paix, la liberté la femme, la culture ….» M. Hocine Haroun saluera la grandeur de cet homme «J’ai eu la chance de côtoyer Brahim en France, c’est un symbole, une référence, un grand artiste qui a exporté la chanson kabyle dans le monde entier.» La mère de l’artiste Mme Zahra Izri que nous avons eu l’immense honneur de rencontrer dans l’enceinte de la zaouia, qui, émue aux larmes, nous confiera «j’ai huit enfants dont Brahim que Dieu ait son âme qui est père de deux enfants, Thanina et Yanni que Dieu les garde. Il a toute sa vie baigné dans la musique, son grand-père El Hadj Belkacem jouait de plusieurs instruments. Il était très sensible, d’une grande générosité c’était un homme au grand cœur…» Le président de l’association culturelle «Talwith» M. Sami Cherat, nous racontera sa rencontre avec l’artiste : «Feu Brahim était de mon village, Ath Lahcen. Notre première rencontre fut à la zaouia de son grand père El Hadj Belkacem quand il était venu pendant les vacances d’été. Depuis 1999, il était définitivement devenu un ami de l’association, c’est le dixième hommage que nous lui rendons. Il a été arraché à la vie au moment où sa carrière musicale prenait son véritable envol.» Brahim Izri ou Brahim N Zaouia pour les intimes, est venu au monde un jour de « Yennayer», le 12/01/1954 au village Ath Lahcene dans la commune d’Ath Yenni. Il était à la fois auteur-compositeur et interprète, Brahim Ath Ali Wamara a baigné toute sa vie dans la musique, bercé dans son enfance par les musiques et les chants de la Zaouia de son grand père El hadj Bekacem qui fut lui-même musicien. Adolescent, il faisait déjà parti d’un groupe qu’il avait baptisé « Igudar ». Après avoir été dans les années 70, le guitariste de l’autre grand nom de la chanson kabyle  » Idir », Brahim Izri décide de prendre son envol et d’entamer une carrière en solo livrant ainsi plusieurs albums tels que : «Brahim Izri, Titiche des Montagnes» ou encore « Eponyme.» En 1995, il sort un nouvel album intitulé « Lbudala » dans lequel il a repris quelques chansons des années 1986 comme « Ay ajuwaq », « Inid inid » … Cet album connaîtra un franc succès grâce au titre « Cteddu-iyi » d’ailleurs repris par Idir. En 1999, la rencontre Izri, Idir et Maxime Leforestier donna naissance à la magnifique chanson « Tizi-Ouzou ». Il interprétera la célèbre chanson «Algérie mon Amour» avec des amis artistes. Il fut un fervent défendeur des causes justes à travers ses chansons, ses combats pour la paix, la liberté la femme, la culture… Il décédera le 3 janvier 2005 des suites d’une longue maladie à l’hôpital Hôtel Dieu à Paris. Par ailleurs, l’hommage se poursuivra demain dans la localité d’Ath Yenni avec l’animation artistique avec Ali Idflawen et le groupe «Igawawen» l’ex groupe «Itidj» et Ali Méziane et pour la journée du 11 janvier, une conférence sera animée par l’écrivain Younès Adli, sous le thème «l’apport de la chanson kabyle dans la revendication identitaire», le communicant abordera par la même occasion, le nouvel an berbè «Yennayer».

 Karima Talis

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