“Nous subissons un matraquage fiscal”

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Une bonne partie de la corporation des médecins spécialistes exerçant à Akbou a tenu une réunion informelle, ce mardi après-midi, pour dénoncer les mesures de redressement fiscal dont elle a fait l’objet tout dernièrement. En effet, ces praticiens ont vu s’abattre sur eux une pluie d’avis de redressements fiscaux avec des chiffres qui ont provoqué des pics de tension et des maux d’estomac au sein d’une corporation d’habitude plus encline à les soigner qu’à les subir. “Quand j’ai vu le montant inscrit au bas du document, j’ai pensé qu’ils m’avaient confondu avec l’une de ces grosses entreprises privées implantées à Akbou”, dira ironiquement un médecin. Un autre, pneumologue de son état, abonde dans le même sens : “Il y a quelques semaines, nous avons reçu de la part des services des impôts un avis de dégrèvement, par ailleurs fort dérisoire de 31 000 dinars en compensation de la période des événements de Kabylie, pendant lesquels nous n’avons pas beaucoup travaillé. Aujourd’hui, nous subissons un redressement fiscal concernant l’exercice 2003 et 2004, c’est-à-dire cette même période creuse, pendant laquelle nous avons passé la majeure partie de notre temps à soigner les blessés et les traumatisés des événements. C’est illogique !”. “Nous sommes des cibles faciles”, s’indigne un chirurgien. “S’il y a redressement, il doit concerner tous les corps du métier”, ajoute-t-il.Pour rappel, cette corporation, contrairement à d’autres est soumise à des déclarations mensuelles, ce qui en principe, permet un calcul beaucoup plus précis évitant le recours à des redressements effectués au jugé, comme c’est le cas pour d’autres secteurs. “A quoi bon payer un comptable et faire des déclarations chaque mois si c’est pour être redressé à l’emporte-pièce ?”, s’interroge un psychiatre. Son confrère ophtalmologue tient également à apporter son témoignage : “Je me suis installé à Akbou en mars 2002 et pendant deux ans, en attendant de me faire connaître, je suis devenu un champion des mots croisés. Aujourd’hui, on me redresse pour cette période où je ne recevais guère plus d’un patient par jour !” Des contacts tous azimuts sont entrepris afin de toucher le maximum de confrères en vue d’une assemblée générale prévue dimanche prochain à 16h30. Ces médecins comptent d’abord épuiser les voies et moyens légaux pour trouver une solution à ce qu’ils estiment être “une injustice flagrante” et “un abus de pouvoir”.

B. B.

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