Les enseignants contractuels marchent sur Alger

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Arrivés devant le siège de la direction de l’éducation de Béjaïa dès les premières heures de la matinée, des centaines d’enseignants contractuels issus d’au moins dix-huit wilayas ont entamé, hier, leur marche vers Alger, où ils comptent observer une grève de la faim devant le siège du ministère de l’Education.

Organisés en plusieurs carrés, les manifestants, visiblement déterminés à faire aboutir leurs revendications, ont sillonné les rues du chef-lieu avant de prendre la route de Sétif qui mène vers les Quatre-chemins, puis la RN12 reliant Béjaïa à Alger. Reprenant en chœur leurs revendications et scandant des slogans hostiles à la ministre de l’Education, les manifestants, soutenus dans leur démarche par les principaux syndicats du secteur (CLA et CNAPESTE notamment, et quelques partis politiques), se déclarent résolus à arracher leur «intégration» sans participer au concours de recrutement de 28 000 enseignants que projette d’organiser le ministère de l’Education nationale fin avril. Pour prévenir un éventuel débordement, un important dispositif sécuritaire a été déployé devant les locaux de la direction de l’éducation et tout au long de l’itinéraire emprunté par les protestataires, a-t-on constaté. Ces derniers, selon leur coordinateur national, prévoient de marquer des haltes dans les principales villes de Béjaïa, dont El-Kseur, Sidi Aïch et d’autres, jusqu’au point de chute de leur marche, Alger. Baptisée «la marche de la dignité», l’action de rue des enseignants contractuels et vacataires se veut aussi, indique-t-on, «un rappel que la Constitution algérienne garantit au citoyen (…), donc aux enseignants contractuels, la liberté d’expression et interdit de porter atteinte à leur dignité». Une liberté regrette-t-on, foulée au pied par les services de sécurité qui les ont malmenés dernièrement à Alger au point où quelques uns d’entre eux s’en sont sortis avec des entorses, comme c’est le cas d’une enseignante originaire de Boumerdès. Dans une déclaration rendue publique, les enseignants contractuels disent non à «la politique de précarisation de l’emploi», tout en exigeant leur intégration sans conditions.

Dalil S.

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