Ville morte et la RN25 fermée

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Depuis plusieurs semaines, Aït Yahia Moussa se préparait à célébrer la fête de la Victoire, d’autant plus que l’un des signataires des accords d’Evian n’est autre qu’un glorieux fils de la localité, Krim Belkacem.

Cependant, des villageois ont choisi cette date anniversaire du 19 mars, pour mener une action de protestation. En effet, les habitants des villages Hellil et Tifaou,situés sur les hauteurs de la localité, ont dans la matinée d’hier (lundi 19 mars), procédé à la fermeture de la RN25. Ils ont également appelé tous les commerçants à baisser leurs rideaux, faisant ainsi du chef-lieu une ville morte. «Nous avons décidé de mener cette action, pour interpeller M. le wali, exprimer notre courroux et dénoncer le désengagement des autorités quant à la réalisation de certains projets vitaux pour nous. Nous citerons entre autres le revêtement de la route reliant nos deux villages, ainsi que l’extension du réseau d’électricité aux foyers non encore pourvus de compteurs», nous a expliqué l’un des initiateurs du mouvement. L’entrée de la ville d’Aït Yahia Moussa était bloquée par de nombreux obstacles, tels des troncs d’arbres et des grosses pierres. Un peu plus loin, à proximité de la maison de jeunes, un bus chargé de collégiens était bloqué, ne pouvant sortir du chef-lieu. «Nous avions prévu, pour cette journée du 19 mars, d’offrir aux meilleurs élèves du collège Oudni pour ce deuxième trimestre une excursion sur Alger, au jardin d’El Hamma. Mais depuis 7h30, ces villageois nous empêchent de partir», nous confie M. Youcef Flici, le directeur de cette structure de jeunesse. Notre interlocuteur regrettera également que tout le programme culturel prévu pour la journée a été annulé. Nous avons approché le P/APC, M. Saïd Bougheda, rencontré au niveau du musée Krim Belkacem, à Tizra Aissa, qui a bien voulu répondre à nos interrogations. «Les responsables des comités des deux villages ont été reçus, en ma présence, à deux reprises ces deux derniers mois, par le chef de la daïra de Draâ El-Mizan. Il leur a expliqué que, concernant l’aménagement et le bitumage de leur route, une fiche technique avait été établie par la direction des travaux publics (DTP) et que les travaux allaient être pris en charge dans le cadre du fonds des collectivités locales (FCCL). Quant à la réalisation d’un réseau complet d’assainissement, qui relève de la direction de l’hydraulique, le projet tarde à se concrétiser à cause de la politique d’austérité prônée par le gouvernement. Il leur a également expliqué que l’extension du réseau électrique était retenue mais que l’on attendait qu’elle soit lancée par la SDC», nous détaillera le maire. Notre interlocuteur a par ailleurs tenu à exprimer sa désapprobation de ce genre d’actions, d’autant plus que la date a été choisie sciemment.

Essaïd Mouas.

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