Les expropriés réclament leurs indemnités

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Depuis lundi dernier, les expropriés du village Tafoughalt, dont les terres seront traversées par la pénétrante vers l’autoroute Est-Ouest, ferment le chantier au niveau du lieu-dit Amalou Ouzidhouth, plus précisément devant les tunnels, empêchant ainsi les camionneurs d’évacuer les terres vers les décharges improvisées à cette occasion. «Par notre action, nous ne disons pas que nous nous opposons au projet. Seulement, nous exigeons le versement de nos indemnisations tant promises par les parties concernées», dira un membre du collectif de la défense des intérêts des expropriés. Un autre exprime sa colère : «Ce dossier a beaucoup traîné et on ne voit pas encore la solution». Il rappellera que des promesses leur ont été faites depuis des mois que leur problème serait réglé, mais en vain. «Tout d’abord, quand ils ont commencé à couper nos oliviers en octobre 2014, ils ne nous ont pas avertis. Puis après, ils ont désigné un expert-foncier pour évaluation. Mais la direction des travaux publics n’a pas suivi l’opération. Les décomptes d’arbres déracinés étaient portés sur des feuilles volantes. D’ailleurs, cela a compliqué la situation. Tout de même, nous avons pu régler le problème et les dossiers ont été déposés à la DTP, à l’inspection des domaines de wilaya et à la DRAG en juillet 2017», précise un autre intervenant. Selon nos interlocuteurs, peu de temps après et suite à un arrêté d’expropriation, les concernés ont reçu des pré-décisions lesquelles pouvaient être remises en cause par les expropriés, en introduisant des recours dans un délai de quarante-cinq jours s’ils n’étaient pas satisfaits de l’estimation. «Les dossiers déposés au niveau de la direction des domaines par la DTP ont été bloqués jusqu’au 12 mars 2018, soit environ neuf mois, pour des raisons qu’on ignore», précisera un autre membre du collectif. «Au mois de février dernier, nous étions reçus par le directeur de la direction des travaux publics. Celui-ci nous a informés que l’argent des indemnisations était disponible et que nous allions être réglés au plus tard au mois de juin. Et maintenant, nous avons appris que nos dossiers stagnaient toujours à la direction des domaines. C’est pourquoi nous avons décidé de mener cette action», explique un autre interlocuteur. Tous les intervenants dénoncent tour à tour les irresponsabilités des uns et des autres. «Où sont nos dossiers ? Pourquoi ne sont-ils pas traités dans les délais annoncés par ces responsables ?», s’interrogeront-ils. «Nous avons bloqué le chantier depuis lundi dernier. Seul un chef de service de la DTP est venu nous voir sans, pour autant, apporter aucune réponse fiable. C’est pourquoi nous avons refusé de dialoguer avec lui. Nous savons que la situation ne sera pas réglée de sitôt et que c’était juste pour nous calmer et nous dissuader à mettre fin à notre action de protestation», dira un dernier intervenant. À noter que les protestataires prévoient de fermer la RN25 dès demain matin, dimanche. «Nous exigerons que les directeurs de la DRAG, de la DTP, des domaines, le président d’APW et un représentant du wali viennent à notre rencontre afin de tirer ce problème au clair. Nous ne demandons pas la lune mais seulement nos droits», concluent-ils.

A. O.

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