Un patrimoine naturel en quête de statut

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La forêt d’Akfadou, qui occupe une étendue de près de 10 000 hectares à cheval sur les territoires des wilayas de Bgayet et Tizi-Ouzou, est une juxtaposition d’écosystèmes différents mais interdépendants.

La forêt de caducifoliés est d’une richesse exceptionnelle, à l’image de la zenaie, unique dans toute la région d’Afrique du nord. Introduites il y a près de 80 ans, plusieurs espèces végétales, comme le sapin de Numidie, le cèdre de l’Atlas, le pin noir, le châtaigner, le houx et l’aulne glutineux, se sont acclimatés à ce biotope et ont montré une étonnante aptitude de régénération. Le patrimoine faunistique est représenté par une multitude de mammifères, de reptiles et une avifaune endémique. L’animal le plus emblématique est sans conteste le cerf de Berbérie, dont l’Akfadou constitue l’un des derniers refuges. Après avoir disparu de ce biotope, le cervidé fait l’objet, depuis 2005, d’une réintroduction dans son habitat naturel. L’opération est pilotée par le centre cynégétique de Zeralda, avec le concours de la conservation des forêts de Bgayet. Culminant à plus de 1 200 mètres d’altitude, l’écosystème lacustre compte plusieurs plans d’eau, à l’image d’Ouroufel, Aslous et Aguelmime Averkane, lac noir qui s’étend sur une dizaine d’hectares. Ces lacs sont autant de niches écologiques, de sites de nidification et de stations d’hivernage pour nombre d’espèces d’oiseaux endémiques et de volatiles migrateurs. La biodiversité de l’Akfadou et son importance en tant que poumon écologique et atout économique plaident pour son classement parc naturel pour l’affranchir des périls qui pèsent sur sa pérennité. Le processus a été enclenché, apprend-on, par l’APC d’Akfadou qui a présenté aux autorités centrales un dossier dans ce sens. Le dossier, fait-on savoir, est en cours de traitement par une commission chargée de statuer sur la possibilité ou non de doter l’Akfadou d’un statut. «La configuration la plus adaptée dans le classement est de dégager une réserve intégrale, une zone tampon accessible aux études et à la recherche et, enfin, un espace périphérique destiné à une exploitation réglementée», suggère un agent de la conservation des forêts.

N Maouche.

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