Le Conseil des lycées d’Alger (CLA) ne semble pas près d’abdiquer aux menaces proférées par le chef du gouvernement lors de sa dernière sortie médiatique à l’APN. Au contraire, ils envisagent de durcir le ton et de déclencher une grève générale au cas où les portes du dialogue et des négociations resteraient » closes » à leurs égards. Par la voix de son porte-parole, Redouane Osman, qui a animé hier une conférence de presse au siège du SNOMAR, ce syndicat non agrée jusqu’à ce jour, a jugé injuste et incompréhensif les réponses de M.Ouyahia. Selon lui, ce dernier « s’est montré particulièrement insultant à l’égard des enseignants en comparant nos grèves à une prise d’otage du peuple et à l’anarchie sociale. Il nous accuse d’être responsable des perturbations qu’a connues le secteur. Alors que celles-ci sont imputées à son ministre de l’Education, car c’est lui qui a bloqué le processus du dialogue ». Toujours sur le même ton, ce dernier a fait rappeler que le CLA ainsi que les autres syndicats du secteur « ont modérément et constamment sollicité et frappé à la porte de Benbouzid, mais en vain ». Les enseignants n’ont pas eu, d’après lui, gain de cause puisque leurs trois principales revendications, à savoir l’augmentation du salaire à 100%, la retraite après 25ans de service et la révision du statut de l’enseignant n’ont pas été satisfaites. Ajoutant à ceci la non-reconnaissance et le « mépris » de la tutelle affichés à leur encontre, déplorera en outre l’orateur. Ce dernier, courroucé, a lancé à l’adresse de sa tutelle « arrêtez de nous donner des leçons de patriotisme, arrêtez l’arrogance, car c’est cela qui crée la subordination ». Et d’ajouter « Ils utilisent la puissance publique pour nous menacer. »Sans mâcher ses mots, le porte-parole du CLA a estimé » qu’aujourd’hui, dans un combat inégal, la tutelle soumet les enseignants du secondaire aux pires vexations et à la mise en branle son appareil répressif pour les mater. Comme par le passé, le Conseil du gouvernement a choisi la confrontation comme ultime rempart face à l’expression revendicative ». En se référant aux déclarations du chef de l’Exécutif lorsqu’il a dit « les grèves c’est fini », le n° 1 du CLA estime que ce dernier » ignore délibérément nos revendications et les sacrifices des enseignants. Ses déclarations restent dérisoires pour l’ensemble de la corporation « . Pour contrecarrer cet état de fait, le CLA a décidé de ne pas baisser les bras et d’y aller de l’avant afin de faire entendre ses doléances. Pour ce faire, Osmane a fait savoir qu’une action commune de protestation est envisagée dès la prochaine rentrée scolaire. Pour mieux mener son « planning », le CLA invite les organisations syndicales des enseignants à un séminaire unificateur « pour élaborer une stratégie de ripostes communes contre la répression et réfléchir ensemble sur les action à mettre en œuvre lors de la rentré ». Le CLA appelle également les enseignants » à un recul de tactique en ordre, c’est-à-dire revenir sur la décision de la rétention des notes, pour gagner les rangs des parents d’élèves, laissant les examens se passer de façon sereine. « .
Wassila Ould Hamouda