Première destination : Broadway

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Non seulement ils parlent un anglais sophistiqué, en plus, ils parlent trop vite. Notre seule réaction se limite à dire : “Please, don’t speak queekly. I can’t fellow you”. Alors, notre vis-à-vis répète sans s’énerver et en se montrant très aimable. Le premier auquel nous nous sommes adressés pour savoir d’où pouvons-nous prendre un taxi, termine ses informations en nous disant, une fois notre thank you lancé : “You are à nice man”. Tous les préjugés que nous avions pu avoir disparaissent devant l’extrême gentillesse des Américains auxquels nous avons eu affaire. Conclusion : les Américains sont très éduqués. Ils ne sont pas racistes, ils ne sont pas nerveux, ils sont gentils et serviables et ils traitent tout le monde de la même manière. Que vous soyez Français, Allemand, Berbère, Arabe ou Mexicain, ils vous parleront de la même façon. Dans un ordre impeccable, des taxis jaunes sont alignés devant la sortie de l’aéroport. Un agent est chargé d’orienter les clients. Comme nous ne l’avons pas remarqué, nous nous dirigeons tout droit vers le taxi. Le chauffeur de taxi tente, en vain, de nous expliquer qu’il faudrait passer par l’agent et faire la queue. Nous essayons de deviner ce qu’il veut dire en suivant des yeux ses gestes. Nous finissons par comprendre. Heureusement qu’ici les gens sont patients, autrement, les choses se seraient passées autrement. Enfin, nous prenons place dans le taxi. Là aussi, un petit “incident” se produit. Nous tentons d’ouvrir la portière avant du véhicule gigantesque. En vain. Elle est bloquée. Finalement, les passagers ne montent pas devant. Le compteur du taxi est enclenché et le véhicule se lance dans les grandes artères de New York. A travers la vitre, nous regardons presque obnubilés, les différents tableaux qu’offre la capitale du monde. Tous les véhicules sont de grosses cylindrées. La propreté est au top. Des véhicules, sort de la musique jazz. Nous fermons les yeux et nous les ouvrons pour nous assurer que nous sommes vraiment en Amérique et non pas devant notre petit écran, mais cela ne suffit pas. Nous descendons la vitre du véhicule et c’est l’air frais de New York qui nous confirme où nous sommes, car il est différent de celui du Djurdjura. Le conducteur tente de nous demander où nous voulons descendre au juste. Raisonnant à l’algérienne, nous essayons de lui expliquer que nous voulons aller au centre de New York. Dans notre subconscient, nous cherchions la “grande Rue” de Manhattan, comme celle de Tizi Ouzou. Mais ici, toutes les rues sont grandes. Nous disons à notre chauffeur que nous voulons descendre “in the middle of town” (au centre de la ville). Il se trouve que la ville de New York est divisée en trois partie : uptown, down town et middle town. Notre message est donc passé. Le conducteur a compris. Mais où au juste. C’est la question à laquelle nous-mêmes ignorions la réponse. Nous pensions à un hôtel. Nous laissons poursuivre la route et sur un coup de tête, nous lui demandons de s’arrêter. Nous lui payons la course : 30 dollars. C’est l’équivalent de 2 900 dinars algériens ! A New York, les hôtels ne portent pas d’enseigne. Nous apprendrons plus tard que les réservations se font par téléphone, ce que nous avons manqué de faire. Heureusement que nous ne sommes pas en week-end, autrement il aurait été impossible de trouver une chambre. Dans un anglais très pauvre et avec l’accent kabyle de Ouaguenoun, nous tentons de demander où est-ce que nous pourrons trouver un hôtel. Nos premiers interlocuteurs ignorent où se trouvent les hôtels. D’autres, nous orientent, mais nous avons du mal à comprendre leurs orientations car à côté de l’anglais américain, difficile à assimiler, ils utilisaient les noms des rues et des avenues. La seule chose que nous avons réussi à comprendre dès le départ, c’est que le nom de l’endroit où nous nous trouvons s’appelle Broadway.

Aomar Mohellebi

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