Avis de tempête sur le front social

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Le mécontentement social, déjà assez perceptible, prend de l’ampleur et le lambda citoyen se sent seul et se débat dans une situation difficile. Les revendications sociales liées au manque de travail, de logements, à la pénurie d’eau, à la malvie conjuguées avec la détérioration de plus en plus prononcée du pouvoir d’achat risque d’éclater à la figure des responsables qui tiennent les rênes de la Maison Algérie. Rien ne se profile à l’horizon et aucune évolution n’a été enregistrée afin de soulager un tant soit peu le consommateur.

Le gouvernement manquant terriblement d’imagination, incapable de trouver une stratégie convaincante pour apaiser les appréhensions du citoyen algérien, s’est contenté tout au long de cet été, de fuir en avant en proposant des solutions provisoires ne changeant rien de fondamental aux problèmes qui se posent, ne faisait qu’exacerber la colère des travailleurs et syndicalistes. Ces derniers menacent d’ores et déjà de débrayer, et de multiples grèves sont annoncées par les syndicalistes pour le mois prochain afin d’exprimer la détresse qui touche d’une manière ou d’une autre la majorité des citoyens. Les syndicats promettent une rentrée sociale des plus bouillonnante et la coordination des syndicats autonomes de la santé, de l’éducation et du Snapap envisageant sérieusement une grève d’envergure nationale est une preuve palpable de la détermination des travailleurs d’en défaire avec le gouvernement. Accélérer les augmentations de salaires prévues pour les travailleurs de la Fonction publique dès l’application de la nouvelle grille des salaires et la révision de leurs statuts particuliers au cours de la prochaine rentrée sociale se présentent comme le seul moyen de détendre l’atmosphère et de calmer les esprits. L’annonce du report de la revalorisation des salaires de la Fonction publique pour novembre 2008 par le Chef du gouvernement en personne, début juillet, n’arrange certainement pas les choses alors que la population attends des actions sportives attend désespérément des actions gouvernementales en agissant sur du concret. Un report que vient contredire Baddredine Djenouhet, secrétaire national chargé de l’organique à l’UGTA, qui a révélé que la grille des salaires devrait être appliquée en deux phases avant le mois de juillet 2008 sans même passer par les deux Chambres parlementaires.

La question qui se pose : Est-ce que le gouvernement Belkhadem saura mettre à profit l’aubaine que vit le pays ces derniers temps et la rente engrangée par la vente du pétrole parce qu’il faut convenir que cette hausse excessive des prix des produits alimentaires, outre l’ explication boursière, est causée également et surtout par les différent retards dans la marche vers la modernité même si l’Algérie subit, à l’instar de tous les pays du monde les mutations en cours du secteur agricole mondial, avec l’utilisation de plus en plus grande des céréales, de la canne à sucre, de graines oléagineuses et des huiles végétales pour produire des combustibles de substitution, de l’éthanol et du biocarburant. Faute de solutions radicales et d’une politique efficace qui s’attaque au fond des problèmes à la veille de la rentrée sociale, le président de la République présidera prochainement un Conseil des ministres qui débattrait indubitablement de la situation sociale mais qui se gardera de prendre des mesures foncières, pour le moment, afin de ne pas compromettre la réalisation des projets engagés et de limiter les turbulences de la rentrée sociale.

De son côté, le chef du gouvernement animera aujourd’hui une conférence avec la presse pour évoquer l’actualité socio économique et tenter, tant bien que mal, de désamorcer cette situation qui s’apparente vraisemblablement à une bombe à retardement

H.Hayet.

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