Pas de visa pour Kaïssa

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La petite Kaïssa souffre, selon le document médical remis à la rédaction, de glaucome congénital responsable d’une buphtalmie avec au fond de l’œil la présence d’une pâleur papillaire difficilement appréciable en raison d’opacité cornéenne centrale.

Le compte-rendu médical précise qu’une chirurgie filtrante avec kératoplastie est la seule issue pour tenter de sauver la vue, du coup la vie de Kaïssa. Les médecins précisent que cette chirurgie ne se pratique pas en Algérie.

Ce verdict tombé, le père prend attache avec le Centre hospitalier national d’ophtalmologie des « Quinze-Vingt » en France, lequel, lui, adresse un devis le 03/03/2008. Une convocation pour une consultation fixée pour le 12 juin 2008 à 14 h 30 lui est jointe au document.

Le père devait verser d’avance 9 000 euros de caution, chose qu’il s’est chargé de faire de suite. L’attestation de recette du Trésor public et de l’agent comptable du centre hospitalier le confirme. Les documents sus-cités ont tous été joints au dossier de demande de visa de Kaissa et son père en plus d’une attestation d’hébergement au sein d’un établissement spécialisé en accueil des familles d’hospitalisés et de la convocation du Centre hospitalier d’ophtalmologie « Quinze-Vingt », daté du 17/03/2008.

Un appel de détresse du père de Kaïssa, privée de son droit aux joies de l’enfance, de celui d’être un jour scolarisée, de connaître la lumière et les couleurs qui l’entourent, est également joint au dossier.

Un dossier qui n’a pas connu de réponse favorable sans aucun motif apparent. Aucune justification n’a été donnée sur la réponse du Consulat français en Algérie, datée du 14/05/2008, en dehors de la mention « Visa Refusé ». Le père est dérouté. La seule et unique chance de sauver Kaïssa a été grillée.

Le père se demande pourquoi sa fille n’a pas le droit de vivre comme tous les enfants de son âge.

Pourquoi un simple visa l’en priverait, en clair. « Je suis perdu. Je ne peux rester indifférent à l’état de santé de ma fille. Je ne demande rien d’autre qu’un geste pour sauver ma fille. Kaissa doit avoir la chance de voir et de vivre.

Qui se donne le droit de l’en priver ? », lancera le père espérant un geste des services consulaires français pour revoir le dossier de sa fille. Et dire qu’à quelques jours de la célébration de la Journée mondiale de l’enfance, la petite Kaïssa ne peut même pas se permettre de rêver à des jours meilleurs.

Samia A.

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