Le sachet noir a encore de beau jours

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Devenu, par la force de l’accessibilité et de la praticabilité, élément indissociable du quotidien des Algériens, le sachet en plastique a poussé son hégémonie jusqu’à ‘’pousser’’ comme une vulgaire mauvaise herbe dans nos champs disputant ainsi l’espace aux cultures alimentaires. La ville ne sera pas non plus épargnée par le plastique. Il se cramponne aux lampadaires, poteaux, paraboles et tout ce qui est vertical. Le sachet fera désormais parti du décor. En 2005, de nouvelles dispositions contenues dans le règlement technique algérien régiront la production, du sachet noir. En amont, une démarche pédagogique de sensibilisation entretenue par le secteur réussira à ‘’dissuader’’ le citoyen, depuis et pendant un certain temps, le plastique noir sera moins présent dans nos villes et villages et n’était pas loin de se faire définitivement oublier.

Le producteur informel montré du doigt

Le sachet en papier commence à intégrer le comportement social. Il y avait même espoir que le couffin revienne. Mais, les nouvelles dispositions lâcheront prises. Les producteurs (travaillant au noir pour la plupart) reviennent à la charge. Le sachet noir aussi. La relative accalmie n’aura duré que quelques temps.

Quand bien même le dispositif mis en place par le ministère de l’Environnement est à même de permettre d’avoir un oeil sur la production du sachet en plastique, un grand nombre de producteurs échappent au contrôle. Ceci pour la simple raison que ces derniers travaillent dans la clandestinité et donc ne sont pas connues de l’administration. Et comment donc cette ‘’industrie’’ passerait-elle inaperçue ? Tout simplement parce que la machine de fabrication tiendrait, pour reprendre la formule d’un producteur informel, dans une boite d’allumettes et ne coûterait pas les yeux de la tête. Et comme elle ne coûte rien et, en revanche, rapporte beaucoup, la machine a suscité un engouement particulier notamment dans les villages où aucune autorité ne dérange. Interrogé à propos de l’approvisionnement en plastique, un ancien producteur informel nous expliquera : « Je n’avais jamais eu de problème. Je me fais passer pour un agriculteur. Arrêté par la gendarmerie, je leur explique que le sachet me servira pour protéger ma culture du verglas ». Et voilà le producteur informel qui, sans être inquiété, s’en va écouler son plastique noir.

T. O. A

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