Passer dans un avenir plus ou moins proche de la vitesse de 70 km/heure à celle de 160 km/heure et de quelques départs journaliers à un passage de train toutes les cinq minutes sur le parcours Béjaïa -Béni Mansour dont la longueur est de 88,8 km, tel est le défi que se sont lancés les responsables du ministère des Transports et ceux de la SNTF.
L’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (ANESRIF), qui a attribué le projet d’études APD (avant projet détaillé) et le DCE (Dossier de consultation des entreprises) à un groupement de trois sociétés qui sont : GTINA (Espagne), SETIRAIL et SAETI (Algérie) a, en effet, présenté jeudi dernier devant les autorités locales de la wilaya de Bgayet, “l’étude de réhabilitation et de modernisation des installations ferroviaires de la ligne Beni Mansour-Bgayet”. Concernant l’état des lieux, la ligne se définit, selon la communication de l’ANSERIF comme “une ligne à voie unique, non électrifiée, longue de 88,8 km comportant 98 passages à niveau et parcourant sinueusement à la vitesse de 70 km/heure, la vallée de l’oued Soummam à l’orographie difficile”. Les objectifs visés par le projet sont donc la réalisation d’une ligne ferroviaire à voie double, électrifiée et dimensionnée pour permettre d’augmenter la vitesse à 160 km/heure et le passage d’un train toutes les cinq minutes. Actuellement, le temps de parcours est d’une heure et 32 minutes, il sera ramené, une fois le projet terminé, à 56 minutes avec arrêts et à 35 minutes sans arrêts. Ce projet qui a pour but le soutien et la dynamisation des activités économiques de la vallée prévoit également la modernisation des bâtiments, les équipements en matériel roulant ainsi que la signalisation et les télécommunications…
La sécurisation des points de franchissement routier ont également retenu toute l’attention des concepteurs de projets. L’étude prévoit en effet la suppression des 28 passages à niveau qui jalonnent la ligne, l’électrification de cette dernière en 25 KV/50HZ et la correction du tracé pour permettre son exploitation dans sa totalité à 160 km/heure. Ce qui nécessitera, notent les promoteurs du projet, la réalisation de 10 viaducs, 9 ponts ferroviaires, 26 passages supérieurs, 10 passagers inférieurs et 2 tunnels.
Une fois achevée, la nouvelle ligne desservira toutes les haltes actuelles ainsi que celle de la nouvelle gare routière en réalisation à l’entrée de Bgayet. Ce qu’il convient encore de signaler, est que le côté environnemental n’a pas été oublié puisque l’étude prévoit la protection de la nature dans tous ses aspects.
B. Mouhoub
