C’était le 19 Mai 1956

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Par S Ait Hamouda

Demain sera un jour inoubliable, tant il rappelle ce jour du 19 mai 1956, lorsque la grève a été déclenchée, avec comme mot d’ordre «Avec des diplômes nous ne ferons pas de meilleurs cadavres». Cette occasion offre, par devoir de mémoire, à l’étudiant algérien l’opportunité de mesurer le passé à l’aune du présent.

Ce qui est, sans conteste, une évocation historique de la plus grande importance et de la valeur de cet acte inénarrable, où des étudiants et des lycéens ont rejoint les maquis pour libérer leur pays du joug colonial. Ils étaient nombreux à avoir répondu à l’appel du l’UGEMA, à avoir offert leur vie en holocauste pour que vive l’Algérie libre et indépendante.

Cependant, le combat politique ne pouvant conduire le peuple algérien à son émancipation, les militants nationalistes avaient opté, deux ans plus tôt, pour la lutte armée. Et dans ce contexte, toutes les organisations algériennes ont été invitées à rejoindre le Front de libération. Sous la houlette d’Abane Ramdane, tous les partis algériens, ayant existé avant 1954, ont accepté de rejoindre individuellement le FLN et l’ALN.

A quoi serviraient-ils, a-t-on argué, ces diplômes qu’on continue à nous offrir pendant que notre peuple lutte héroïquement. Pendant que notre peuple tombe sous les coups de l’armée française, pendant que notre peuple subit frontalement les affres de la torture, des exécutions sommaires, des emprisonnements, pendant que notre peuple souffre le martyre. Nous devons nous aussi, à son image, sacrifier notre vie pour notre liberté.

A faire le parallèle, entre les étudiants d’hier, moudjahidine, combattants, dans les djebels, et ceux d’aujourd’hui qui marchent pour une Algérie nouvelle, pour une deuxième République. Ils avaient, alors, à peine une vingtaine d’années et déjà une conscience vive et endurcie, un esprit nationaliste, un sens de l’engagement certain. Et aujourd’hui, ils portent la conscience en leur for intérieur, s’interpelant, par leurs noms ou prénoms, pour manifester en commémorant le passé. En souvenir de ce jour noble, ce jour bénit du 19 Mai 1956, où ils ont pris la mitraillette ou le fusil de la liberté pour être libres et fiers ou mourir en martyrs, ils n’avaient pas tellement le choix et ce choix ils l’ont fait et assumé.

S. A. H.

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