Des exclus ferment la RN26

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Des citoyens de la commune de Sidi Aïch ont procédé, hier matin, à la fermeture de la RN26 à la circulation au niveau du carrefour sis à l’entrée du chef-lieu. Cette action de protestation a pour origine l’affichage, avant-hier, de la liste des pré-bénéficiaires des 163 LPL de Remila. Les protestataires ont de ce fait érigé une barricade à l’aide de plusieurs objets hétéroclites et mis le feu à quelques pneus pour dissuader les usagers de la RN 26 de passer.

Ils ont dénoncé, à l’occasion, la partialité de la liste des bénéficiaires et réclament son annulation et que toute la procédure soit refaite à zéro. «La moitié des bénéficiaires actuels étaient de connivence avec des responsables de l’époque. Pour cela, nous demandons que tout soit refait du début. Il faut refaire les enquêtes, en prenant également en compte les nouveaux dossiers», ont précisé certains d’entre eux. Toujours selon les contestataires, les 163 logements érigés au niveau de Remila et achevés en 2014 sont restés vides et subissent quotidiennement des dégradations.

Et de poursuivre : «Pourquoi laisser un logement vide, alors que des citoyens sont à la recherche d’un toit désespérément ?» Nos interlocuteurs ont dénoncé, par ailleurs, l’attitude du P/APC qui, selon eux, ne les a même pas reçus. «Nous réclamons la venue du wali pour discuter directement avec lui. Avec nos femmes et nos enfants, nous avons occupé vainement le siège de la daïra pendant toute la journée de dimanche. Nous sommes restés sur place jusqu’à 22 h.

Le chef de daïra s’était seulement contenté de nous conseiller d’introduire des recours qui seront étudiés incessamment. Au moins, la police n’a pas été dure avec nous et nous a traités avec beaucoup de respect», a raconté un autre citoyen présent sur place. Ce qui complique davantage la situation, c’est le fait que cette liste ait été élaborée suite à la réunion du 12 juillet 2016 et ce n’est qu’en 2019 que les responsables ont décidé de l’afficher. Depuis, toujours selon notre interlocuteur, beaucoup de choses ont changé.

Une nouvelle Assemblée populaire communale a même été installée. D’autre part, d’après une source proche du dossier, sur les 163 LPL de Remila, seulement 65 sont achevés à 100 %. Pour le reste, beaucoup reste à faire. Ainsi, les VRD ne sont pas achevés, le poste électrique n’est pas installé et un mur de soutènement doit être érigé avant de passer à la remise des clés. Les protestataires demandent aussi d’accélérer la cadence des travaux pour achever et distribuer les 61 logements RGPH, sis à la Cité des oliviers, au chef-lieu de la commune.

Des logements dont les futurs propriétaires sont déjà connus. Rappelons que 191 logements ont déjà été distribués au niveau de cette commune, qui a bénéficié de 326 autres logements sociaux à réaliser prochainement, sans oublier les 163 logements en litige. Un quota qui pourrait parer un tant soit peu à la crise de logements, qui sévit au sein de cette commune. En tout cas, avec ces coupures à répétition, ce sont les usagers de la route qui sont les premiers à être pénalisés.

À chaque fois, ils restent coincés dans d’interminables bouchons ou sont obligés de faire de longs détours via des routes inconnues et pleines d’aléas.

Sami D.

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