Le racket des estivants continue !

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Le racket des vacanciers dans les plages de Boumerdès se poursuit malgré les instructions des pouvoirs publics quant à la gratuité de l’espace public. Ces instructions sont vaines et n’ont en réalité aucun effet sur le terrain. Certains accusent le relâchement des services de sécurité, d’autres estiment que l’autorité de l’État est loin d’être rétablie.

«Depuis le début du mouvement populaire, la police évite d’intervenir même pour une simple rixe entre deux individus pour rétablir l’ordre, que dire alors lorsqu’il s’agit de « bandits » qui contrôlent les parkings et les plages de la région», estime Sofiane, ingénieur en génie civil, avant d’ajouter : «La perte de l’autorité de l’État a été accentuée par la perte de légitimité du pouvoir en place depuis le début du mouvement populaire du 22 février dernier».

Les parkings sauvages pullulent un peu partout dans les villes balnéaires sans qu’aucune autorité ne s’inquiète. À Figuier, une plage située à quelques kilomètres de Boumerdès, très prisée en période estivale par des vacanciers venus de partout, les parkingueurs dictent leur diktat. Le ticket de droit de place d’un parking affiche 200 DA. Un ticket sur lequel est écrit le nom de la plage et le prix, pas de cachet et pas de nom de l’APC.

C’est l’anarchie totale. Ici, on imprime à tout va les tickets et on les distribue aux automobilistes. Lorsqu’une résistance commence à se faire de la part des vacanciers, des dizaines de parkingueurs s’entourent et menacent de passer à l’action par la violence. Des agressions sont alors organisées sans qu’aucun n’intervienne pour mettre un terme à ces agissements qui pèsent lourdement sur l’activité touristique dans la région.

C’est pourquoi les investisseurs peinent à s’installer dans une région prise en otage par les milieux mafieux et bandits. L’unique victime reste toujours le vacancier qui accepte sous pression de payer afin de passer une journée sous le soleil en compagnie de sa famille. Une fois sur le sable, le vacancier doit s’acquitter des frais de parasols, de table et des chaises.

Les appels d’offres de concession de plages sont dans la plupart des cas infructueux au niveau des APC balnéaires. On s’interroge alors de la partie qui a autorisé ces gens à gérer des espaces au niveau des plages. «La gratuité est un mot vain, on paye tout, il viendra un jour où nous paierons même le soleil et la mer. Maintenant on les paye mais indirectement», regrette, Mohamed, un estivant venu d’Ait Amrane, au sud-est de la wilaya, une région chaude en cette période d’été.

Que ce soit à Cap Djenet, à Boumerdès, à Boudouaou El Behri ou à Zemmouri, les estivants sont rackettés quotidiennement et d’une manière souvent violente par des énergumènes qui ne cherchent que leurs profits par tous les moyens illégaux. Pis encore, au front de mer de Boumerdès, notamment sur sa partie ouest, les automobilistes doivent payer jusqu’à 200 DA pour pouvoir garer leurs véhicules pour enfin prendre à peu de l’air frais.

« Ce qui est grave, c’est la présence de policiers dans les environs qui ne font rien pour mettre un terme à ces comportements», dénonce Djamel, un habitué des lieux. Il est difficile de trouver un endroit calme pour se reposer sur une plage. Le vœu formulé pas les autorités d’attirer plus de 15 millions d’estivants pour cette saison risque d’être irréalisable.

Youcef Z.

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