Marche des élus pour dire leur rejet de l’élection

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Les maires de la wilaya de Tizi-Ouzou, à l’exception de ceux du RCD qui n’ont pas pris part à la manifestation, ont signifié avant-hier leur rejet de la présidentielle par écrit au DRAG de Tizi-Ouzou.

En effet, jeudi, ils étaient des dizaines de maires et des centaines d’élus de la wilaya de Tizi-Ouzou, de plusieurs formations politiques dont le PT, le MPA, FFS, TAJ, les indépendants, le RND et le FLN, à l’exception des élus du RCD qui ont boudé la manifestation, ont sillonné les artères principales de la ville des Genêts depuis la placette de l’ancienne mairie jusqu’au siège de la wilaya, pour crier leur rejet des élections présidentielles du 4 juillet prochain et remettre des courriers officiels et personnels signifiant le refus des maires à participer à toutes les étapes de la préparation et de l’organisation des élections présidentielles.

En effet, dès le milieu de la matinée de jeudi (avant-hier ndlr), de nombreux élus se sont rassemblés au niveau de la placette de l’ancienne mairie brandissant plusieurs banderoles et scandant des slogans hostiles au pouvoir en place. Des banderoles où on pouvait lire entre autres «Dégagez tous, l’Algérie avant tout», «Pour l’avènement d’une 2e république», «Halte à l’État mafieux», «Les élus s’engagent, le wali dégage» et «Nous sommes des élus du peuple, pas du système».

La foule s’est ébranlée vers 10h30 en direction du Boulevard Abane Ramdane, reprenant en chœur les multiples slogans. Au niveau du rond-point (menant vers l’hôpital) en face du commissariat, les élus ont déposé une gerbe de fleurs à la mémoire des martyrs de la démocratie. Les élus ont remonté la rue longeant la Maison de la culture Mouloud Mammeri pour enfin aboutir devant le portail principal du siège de la wilaya.

Les maires ont par la suite pénétré à l’intérieur du siège de la wilaya pour remettre leurs courriers officiels au DRAG. Un courrier à travers lequel ils dénoncent les prétendues élections du 4 juillet tout en signifiant qu’ils ne participeraient ni à la révision des listes électorales ni encore à toutes les étapes de leur préparation. Le porte-parole des maires, en l’occurrence Mouloudj Mouloud, maire d’Ait Bouadou, après avoir remis les différents courriers au DRAG, a indiqué : «Je viens de remettre les courriers au DRAG l’informant que nous refusons d’organiser ces élections de la honte.

Je voudrais aussi m’adresser au porte-parole du gouvernement qui, toute honte bue, nous a qualifiés d’illégitimes pour lui dire que nous ne reconnaissons pas son gouvernement installé par Bouteflika avant son départ. Nous lui disons aussi de venir demain (ndlr hier vendredi) à la Place Audin, on verra qui sera chassé par le peuple : nous les maires ou lui en tant que ministre et porte-parole. À ce moment là, on saura qui est légitime. À Gaïd Salah qui insiste sur l’application de l’article 102 de la constitution, nous lui disons qu’il aurait dû le mettre en application en 2013.

À partir de Tizi Ouzou, capitale de toute les luttes justes, nous lançons un appel à tous les maires et à tous les élus de toute l’Algérie de se joindre à notre démarche pour rejeter cette mascarade électorale», a-t-il appelé. Ouahab Ait Menguelet, maire de Tizi Ouzou, a déclaré : «Moi je suis pour le changement du système, je suis pour une république laïque et algérienne et pour une démocratie populaire pour que notre pays devienne leader en matière de démocratie. Le moment est arrivé pour dire à M. le Wali que nous n’avons rien contre lui mais c’est le système qui l’a désigné alors que le peuple veut changer de système».

Le maire de Boghni du parti de Louisa Hanoun, Amroun belkacem, a abondé dans le même sens : «Nous avons marché aujourd’hui pour dire non à l’élection du 4 juillet. Nous n’allons pas préparer ces élections que nous refusons. Nous appelons tous les élus au niveau de toutes les wilayas à se joindre à nous pour faire échec à ses élections. Tout ce qui viendra de ce président illégitime nous ne le reconnaissons pas». Pour sa part Amirouche Messis P/APC FFS d’Aghribs, ajoutera : «Cette marche a été convenue avec la majorité des maires pour dénoncer le système et demander son départ. On rejette ce carnaval électoral déjà rejeté par le peuple qui nous a élus. Nous appelons tous les élus de toutes les tendances à s’unir pour aller de l’avant». À signaler que les élus se sont dispersés dans le calme totale.

Hocine T.

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