«Nous n’avons mandaté personne pour nous représenter !»

Partager

Comme chaque vendredi, des milliers de marcheurs se sont donné rendez-vous, hier, au chef-lieu de wilaya, malgré une chaleur étouffante. Des conditions climatiques auxquelles sont désormais habitués les manifestants.

Brandissant pancartes, banderoles et posters et arborant fièrement l’emblème national et le drapeau amazigh, des centaines de citoyens se sont regroupés dès 13h sur la place de la vieille ville. Les bus provenant des quatre coins de la wilaya faisaient descendre les marcheurs en face du square où l’ombre des arbres abritait un grand nombre de familles.

Dès l’entame de la marche, des voix puissantes ont scandé : «Daoula madania, matchi askaria» (État civil et non militaire), en réitérant les principes d’une démocratie avec une transition pacifique pour une deuxième République. «Pour une transition pacifique, non à une transition clanique», «L’Algérie est une République, pas une caserne», criaient encore les marcheurs, avant d’entonner l’hymne national. Les marcheurs ont également réclamé «la libération des détenus d’opinion, tels Bouregaa, les trois jeunes de Haizer et l’ensemble des détenus incarcérés pour s’être exprimé librement».

Présent, le père d’un des jeunes détenus de Haizer s’est exprimé devant la foule des marcheurs : «Nous devons maintenir cette mobilisation, mon fils, comme les autres détenus, nous ont réaffirmé leur détermination à voir aboutir les revendications de cette révolution, car oui il s’agit d’une révolution et nous n‘avons pas le droit de fléchir. Continuons main dans la main en unifiant nos forces et notre volonté. Ils dégageront tous, sans exception ! Nul ne peut aller à l’encontre d’un peuple qui se soulève», dira-t-il.

Arrivés devant le siège d’une agence de voyage appartenant à l’actuel sénateur FLN de Bouira, les protestataires scanderont : «Ya Djawad dégage !», «Anelhou anelhou, alma ighli u dhabu!», «Y en a marre des généraux ! Libérez l’Algérie», «Nous sommes une démocratie, pas une caserne!», «FLN dégage, RND dégage, Bensalah dégage ! Bedoui dégage ! Gaid Salah dégage, Chiatine dégagez, Système dégage !», n’ont-ils cessé de crier.

Au fil de l’itinéraire menant de la place publique au siège de la wilaya, en arpentant le boulevard jusqu’au Château d’eau, puis en redescendant vers l’ex-gare routière vers le Pont Sayeh, les manifestants ont ponctué la litanie des slogans hostiles au pouvoir avec des chants patriotiques comme «Min djibalina», «Mawtini» ou encore «Qassamen».

«Nous n’avons mandaté personne pour nous représenter !», ont hurlé, à gorges déployées, les marcheurs, réaffirmant que «les personnalités ayant pris part à la rencontre nationale de mercredi dernier ne représentaient qu’elles mêmes».

Hafidh Bessaoudi

Partager