Les avocats inscrits au Barreau de Béjaïa, réunis avant-hier à la Cour de Béjaïa, ont décidé d’une journée de grève, suivie d’un rassemblement, aujourd’hui, au niveau de la même Cour.
Dans un communiqué ayant sanctionné leur réunion, les robes noires béjaouies ont tenu «à dénoncer et à condamner les arrestations de citoyens ayant participé à la marche du vendredi 21 juin 2019 sous les chefs d’inculpation lourds (…)», précisant que les fanions et étendards brandis par ces jeunes manifestants «symbolisent la culture, l’identité et l’appartenance à Tamazgha, (…).»
Pour l’Ordre régional des avocats de Béjaïa, le placement sous mandat de dépôt de ces jeunes constitue «une atteinte aux droits et libertés collectives et individuelles du citoyen, notamment les libertés d’expression, de manifester pacifiquement et de libre circulation», soulignant que «l’identité algérienne ne peut faire l’objet d’aucun reniement et est consacrée dans le préambule et l’article 4 de la Constitution (…)».
Ces mêmes avocats soutiennent dans leur document que «l’unité nationale n’a jamais été touchée par le port de fanions culturels et identitaires, qui n’est d’ailleurs pas puni par les textes de lois», dénonçant au passage «la campagne insidieuse et fractionnaire d’une certaine députée qui appelle au lynchage, à la haine et à la division du peuple algérien, mais qui n’a jamais été inquiétée».
Devant les sorties impromptues de cette députée, lit-on dans le même communiqué, «le Barreau de Béjaïa décide d’une plainte avec constitution de partie civile contre cette députée pour racisme, apologie de haine raciale et atteinte à l’intégrité de l’unité nationale».
Les avocats de Béjaïa réclament aussi «l’indépendance totale du pouvoir judiciaire», tout en dénonçant «toute instrumentalisation de la justice aux fins de règlements de comptes ou à des fins politiciennes».
Le barreau de Béjaïa a aussi réaffirmé sa «mobilisation (…) pour défendre nos citoyens injustement arrêtés», en réclamant leur libération immédiate.
F. A. B.