«Bien que nous exercions plusieurs fonctions au sein des établissements scolaires, nos efforts ne sont pas pour autant reconnus par les responsables hiérarchiques». C’est le résumé des plaintes des directeurs des écoles primaires de la wilaya de Boumerdès. Réunis tout récemment au niveau de leur siège départemental, ces responsables d’institutions scolaires, affiliés à l’U.G.T.A sont montés encore une fois au créneau pour réclamer la révision de leur statut professionnel et l’amélioration des conditions de travail. Le manifeste n° 1, rédigé par leurs représentants syndicaux, s’articule, en effet, sur des revendications d’ordres socio-économique et pédagogique. Ils demandent impérativement le reclassement du directeur d’école dans la nouvelle grille de salaire et ce, dans le cadre du statut particulier de l’éducation appliqué depuis presque deux années. «Est-il normal qu’un responsable d’école comprenant souvent plus de 500 enfants scolarisés, demeure classé à l’échelle 14, alors que certains de ses enseignants sont mieux rémunérés que lui ?, s’inquiéteront-ils. Ils demandent expressément, en outre, qu’ils soient dispensés des fonctions auxiliaires, comme celles du suivi pédagogique des enseignants et de l’intendance. «Contrairement aux collèges ou lycées où le nombre d’élèves est souvent inférieur à celui de nos établissements, nous y cumulons ces deux charges, sans aucune indemnité en contrepartie. Chacun de nous est en même temps directeur, inspecteur pédagogique, intendant, voire revendeur de livres scolaires, gardien de l’enceinte éducative et transporteur éventuel d’élèves malades à l’hôpital», ont-ils déploré. L’un d’entre eux, ajoutera avec tristesse qu’il s’est, lui-même, souvent chargé de nettoyer son établissement à grande eau. Cette corporation de directeurs d’écoles primaires, se plaignant pour la plupart de l’absence de cantines scolaires, revendique par ailleurs le renforcement des structures par des fonctionnaires et des adjoints de l’éducation. Et oui, le directeur au cycle primaire y exerce aussi, en même temps, la fonction de surveillant d’au moins 300 enfants en moyenne. «Peut-on alors réussir tout projet de réforme de l’école, si l’on reste indifférent à de telles lacunes ?», s’interrogent les pédagogues.
Salim. Haddou