En effet, Ali Benhadj, Abdelhak Benayada et Ahmed Benaicha, se sont donnés rendez-vous le week-end dernier pour discuter d’un éventuel « rassemblement unificateur » des islamistes de l’ex-FIS. L’annonce a été faite par Madani Mezrag, ancien « émir » de l’AIS lors d’une rencontre avec la presse. D’ailleurs, une entrevue a été programmée pour le 17 du mois en cours pour annoncer l’avènement de ce nouveau parti politique qui verra le jour sur les décombres du FIS dissous. Une naissance repoussée en raison de la tentative d’assassinat à la voiture piégée perpétrée, mardi dernier, sur la personne de Mustapha Kertali, ancien « émir » de l’AIS dans la région centre du pays. Mieux, ces dirigeants islamistes comptent déposer un dossier de demande d’agrément auprès des services du ministre de l’Intérieur. Ce dernier « est libre d’accepter ou pas(…) Le mouvement sera visible et ses hommes connus de tous. L’exercice politique se fera dans la légalité », tente de rassurer Mezrag. Cependant, l’ancien « émir » de l’AIS garde secrète la dénomination de ce futur parti. De tels propos équivalent, on ne peut plus clairement, à une provocation envers les pouvoirs publics, lesquels jusque-là donnent l’impression de laisser faire » l’agitation » islamiste Pour certains, ces tractations en sourdine s’apparentent à une offense insupportable envers le peuple algérien qui a souffert le martyre de la nébuleuse terroriste. Plus de 150 000 victimes, et la plupart des crimes sont restés impunis. D’aucuns pensent que les cicatrices demeurent et que les plaies ne sont pas encore renfermées, d’où le caractère » choquant » d’un retour du FIS dissous, même sous une autre bannière – le projet de société reste le même – un état islamique. De nombreux terroristes sanguinaires ont bénéficié du dispositif magnanime de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale qui leur interdit, par ailleurs, toute activité politique ou partisane.
« L’amnistie, qui nous a octroyé nos droits civiques et politiques, inquiète des parties dans le pouvoir qui nous ont interdit de participer aux élections « , affirme le sinistre Madani Mezrag, s’attaquant violemment à l’ex- GSPC de Abdelmalek Droukdal, passé sous la férule d’El-Qaïda.
L’on se demande, d’autre part, comment un tel chef sanguinaire peut prendre la parole à loisir pour distiller ses idées « venimeuses » de créer un FIS bis, alors qu’il a du sang non encore sec sur les mains ? C’est lui même qui avait affirmé avoir assassiné, sans aucun remord, un militaire pour le déposséder, au milieu de ses râles, de son arme. Ses dires au demeurant scandaleux, ont été rapporté par le l’hebdomadaire Le jeune Afrique. Beaucoup de citoyens étaient horrifiés après ces déclarations.
Hocine Lamriben