Plusieurs maires refusent d’organiser la présidentielle

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Dans la wilaya de Béjaïa, le rejet du pouvoir en place s’exprime, depuis avant-hier, par le refus de plusieurs maires de procéder à la révision des listes électorales et la préparation de l’élection présidentielle du 4 juillet 2019. Réunis avant-hier dans la commue de Sidi Aïch, au moins huit P/APC (Tinebdar, El-Flay, Sidi Aïch, Ouzellaguen, Chemini, Akfadou, Béni Maouche et Amalou) ont annoncé leur refus «d’organiser l’élection présidentielle». Une élection, ont-ils précisé dans un communiqué rendu public avant-hier, «largement rejetée, d’ores et déjà, par le peuple algérien.»

Le maire d’Amizour (FLN) a également rejoint, hier, ses pairs qui rejettent la présidentielle. «En réponse à votre envoi relatif à la révision de la liste électorale, j’ai le regret de vous informer que je ne procéderai pas à la révision de la liste électorale prévue le 16 avril 2019 par respect à la volonté populaire dont je tiens ma légitimité et ma conviction personnelle», a-t-il écrit dans un courrier adressé, hier, au chef de daïra d’Amizour.

Leur emboitant le pas, le maire d’Aït Smaïl, d’obédience FFS, écrivait, hier en début d’après-midi, sur sa page Facebook : «Rien de nouveau sous le ciel politique du régime en place décrié par toute la population algérienne, sauf le défilé de certains de ses visages et représentants illégitimes qui veulent organiser une élection présidentielle sans le peuple, avec les mêmes professionnels de la fraude afin de s’accaparer encore de la volonté populaire.

C’est pour cela qu’en tant qu’élu de ce même peuple, à l’image de tous mes camarades d’obédience FFS, je refuse de les organiser dans ce climat aussi défavorable qu’inquiétant, et je n’accepte jamais d’adhérer à cette mascarade rejetée à l’avance par toute la population. Notre camp est dans la société, dans son avenir et dans son devenir.» De leur côté, les vingt-trois élus de la municipalité d’Akbou ont unanimement décidé, lors d’une session de l’APC, de boycotter la prochaine présidentielle. Pour leur part, les SG des communes de Seddouk, Béni Maouche, Bouhamza, Amalou, M’Cisna, Ath Djellil et Feraoun, réunis hier, ont décidé de «s’abstenir d’organiser la révision exceptionnelle, ni l’opération de préparation, ni du déroulement de l’élection présidentielle…». Aujourd’hui, mardi, les maires frondeurs devraient se réunir à la salle des délibérations de la wilaya pour arrêter «les modalités du rejet de la présidentielle du 4 juillet prochain».

17 maires FFS rejettent l’élection

Réunis hier à Béjaïa, dix-sept maires FFS sur les dix-neuf que compte la wilaya ont rendu public un communiqué dans lequel ils annoncent leur refus d’organiser la prochaine élection présidentielle du 4 juillet 2019. «Nous, maires FFS, représentants légitimes des populations de nos communes dans la wilaya de Béjaïa, déclarons solennellement, ce jour (hier, Ndlr), le 15 avril 2019, refusons de nous impliquer dans l’organisation de cette élection qui confirme et assure la pérennité du système», lit-on dans ledit communiqué. Les P/APC du vieux parti de l’opposition dans la wilaya de Béjaia soutiennent que «cette élection présidentielle s’inscrit dans une logique d’alternance clanique au sein du système et de ce fait, elle ne répond nullement à la volonté et les aspirations du peuple algérien exprimées pacifiquement et à travers tout le territoire national depuis le 16 février 2019».

F. A. B. et B. S.

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