Dans les rues du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa comme à Akbou, ils étaient des dizaines de milliers de manifestants à battre le pavé, hier, pour réclamer une Algérie nouvelle. Malgré la chaleur étouffante, les deux villes ont renoué avec les manifestations de rue pour un 23e vendredi de suite.
Au chef-lieu de wilaya, des dizaines de milliers de manifestants ont exprimé, à haute voix, leur rejet de la dernière initiative du Forum civil pour le changement, qui a proposé un panel de personnalités pour conduire le dialogue auquel le chef de l’État a appelé dernièrement. «Ni dialogue, ni négociations, votre départ est obligatoire», scandaient les manifestants, tout en réclamant «une véritable transition démocratique». Une transition qu’ils considèrent comme «seule issue» à la crise politique qui secoue le pays depuis le 22 février. «Le panel des six personnalités ! Il y a anguille sous roche», pouvait-on lire sur l’une des pancartes brandies. Comme chaque vendredi, les Béjaouis tiennent encore à leurs principales revendications, notamment «le départ de tous les symboles du régime», «un changement radical du système de gouvernance», «l’instauration d’un État de droit», «la primauté du politique sur le militaire», «la dissolution du FLN», «une justice indépendante» et «la libération de tous les détenus d’opinion». «Si les revendications du peuple ne sont pas satisfaites, les six personnalités désignées pour conduire le dialogue auront du mal à rapprocher les points de vue», estime Salim, un des contestataires.
En sus d’une mobilisation qui ne faiblit toujours pas, les Béjaouis se déclarent «décidés à maintenir la flamme de la révolution allumée jusqu’au départ du système et l’avènement d’une 2e République». Ayant drainé des dizaines de milliers de manifestants, les marches organisées, hier, dans les rues des villes de Béjaïa et Akbou se sont déroulées, comme d’ailleurs celles des autres vendredis, dans le calme. Des commerçants des deux régions ont même pris la louable initiative de distribuer des bouteilles d’eau fraîche aux manifestants pour étancher leur soif.
Dalil S.