Selon le porte-parole de l’Association algérienne de lutte contre la corruption, Djilali Hadjadj, les organismes internationaux ont fait état de près de 60 milliards de dollars détournées en Algérie, durant les 15 dernières années. Ces chiffres qui sont considérables, a-t-il dit, «ne concernent pas la fuite des capitaux, le blanchiment d’argent et l’évasion fiscale».
Selon lui, dans ces secteurs concernés par ces activités parasitaires, figurent les «affaires qui ont entaché Sonatrach, le projet de construction de l’autoroute Est-Ouest et d’autres encore», précisant que les dossiers se trouvent présentement «dans les tiroirs des services de police judiciaires et de l’ex-DRS», a-t-il dit lors de son intervention, hier, sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. «Si on s’inscrit dans un changement positif pour les prochaines mois et prochaines années, ça ne sera pas très difficile de faire sortir ces dossiers et de les traiter d’une manière judiciaire», a lancé M. Hadjadj.
Et d’ajouter : «Si l’Algérie voulait avoir la liste de tous ses ressortissants qui avaient ouvert des comptes bancaires dans les pays adhérant au Gafi, (un organisme de lutte contre le blanchiment d’argent), elle pourrait l’obtenir». Il a tenu à souligner que la lutte contre la corruption doit être menée «dans un climat de sérénité et de transparence».
Le même responsable a estimé que «plus l’argent du pétrole rentrait massivement dans les caisses de l’État et plus la corruption, l’enrichissement illicites, évasion fiscale, fuite des capitaux et blanchiment prenaient des proportions extrêmement inquiétantes», précisant que ces pratiques illégales ont commencé à baisser à partir de 2015, suite à la chute des recettes pétrolières.
«Ce phénomène gangrène tous les organismes publics», a-t-il regretté. Par ailleurs, il convient de souligner que dans une note adressée récemment aux directeurs des grandes entreprises, directeurs des Impôts de wilayas, directeurs régionaux des Impôts et aux inspecteurs régionaux des services fiscaux, la Direction générale des impôts appelle ses services «à porter une attention particulière en matière de délivrance d’attestations de transfert de fonds à l’étranger, particulièrement dans la présente conjoncture, rémunérant notamment des prestations immatérielles rendues entre entreprises apparentées».
Samira Saïdj