De nombreuses localités de la wilaya de Bouira sont confrontées à des pénuries récurrentes d’eau potable à travers les 45 communes.
Pour rappel, pas plus loin que ces derniers jours, l’épisode de Lakhdaria la semaine dernière à fait «sauter» le chef de daïra par intérim ainsi que le directeur de l’agence ADE de cette localité après la fermeture de l’autoroute par des citoyens en guise de protestation sur le manque d’eau.
À Aghbalou, le problème se pose avec autant de sérieux. Des citoyens de Takerboust, chef-lieu communal, sont allés jusqu’à poser une pompe et une canalisation reliée aux eaux de l’oued Aghbalou pour acheminer le précieux liquide vers le village. Un village des plus populeux situé en pleine montagne, ou les pénuries d’eau sont devenues des plus banales. Une citerne acheminée par tracteur coûte à son destinataire entre 1500 et 2000 dinars, selon sa capacité.
Il faut dire qu’à ce prix pourtant excessif, les propriétaires de tracteurs ne chôment pas et qu’il n’est pas évident d’être livré en eau potable avant plusieurs jours. Pourtant, les autorités de wilaya ont accordé l’année dernière une enveloppe assez conséquente pour l’alimentation en eau potable, mais…
«La RN15 s’affaisse en plusieurs endroits en haute montagne vers le col de Tirourda. Des affaissements qui sont dus certes à la circulation des poids lourds mais aussi à cause de la nature du sol qui, par endroit, regorge d’eau avec des sources non canalisées,» s’exclame un villageois. Ce dernier par ailleurs ne cache pas la déception collective des habitants de Takerboust qui attendent désormais que les eaux de la source El Ainsser Averkane de la commune voisine de Saharidj coulent dans les robinets du village.
«Cela fait des années que l’on nous promet d’être alimentés via cette source mais jusqu’à présent… », se désole-t-il. Pour ces milliers d’habitants, c’est le désarroi, sachant que la région n’est pas couverte par les services de l’ADE, contrairement aux autres communes desservies via les barrages de Koudiet Acerdoune ou encore de celui de Tilesdit.
Hafidh Bessaoudi