Recueillement à la mémoire du Rebelle

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Vingt-et-un ans après l’assassinat du chantre de l’amazighité et défenseur de toutes les libertés, l’image de Lounès Matoub plane toujours dans toutes les contrées de Kabylie en particulier et d’Algérie en général et même sous d’autres cieux.

En effet, pour commémorer la disparition du Rebelle, l’APC à sa tête quatre membres de l’exécutif et les présidents des associations Amgud et Taneflit n’Tmazight ont déposé, hier, une gerbe de fleurs devant la stèle qui porte son nom à l’entrée de la ville en présence de quelques citoyens. Une minute de silence a été observée à sa mémoire et celle de tous les martyrs de la démocratie.

Cet anniversaire, faudra-t-il le souligner, intervient dans un moment crucial d’autant plus que les Algériens, épris de justice et de démocratie comme le Barde assassiné, sont sur les traces des idéaux de Lounès. C’est le même combat. « De notre côté, nous avons déjà décerné le Prix Matoub Lounès Contre l’Oubli samedi dernier. Ce prix rappelle à tous le combat de Lounès. C’est pourquoi nous avons institué cette distinction qui rappelle à toutes les générations Lounès Matoub, cette légende encore toujours vivante », nous dira en marge de ce recueillement M. Karim Larbi en sa qualité de président d’Amgud.

De leur côté, les membres de l’association Taneflit N’Tmazight ont programmé des expositions au sein de leur siège. Des coupures de journaux ayant relaté l’assassinat et l’enterrement de Lounès ainsi qu’un éventail d’ouvrages en Tamazight et toutes les brochures sur le combat de l’enfant d’Ath Douala ont été exposés ainsi que les photos des blessés des événements douloureux du Printemps noir. « Depuis l’assassinat horrible de Lounès, nous n’avons pas raté l’occasion de revenir sur son combat. C’est un devoir pour chacun de nous de perpétuer son engagement au sein de toute la société et plus particulièrement de la jeunesse de ce pays », dira M. Mohamed Chihaoui, en sa qualité de président de Taneflit N’Tmazight depuis déjà des années, qui souhaite transmettre le flambeau aux jeunes.

Chez les disquaires, le répertoire de Lounès Matoub est revisité. Ses chansons sont diffusées à forts décibels partout. « Matoub n’est pas mort. Vingt et un ans après son assassinat, il est toujours présent partout. Une légende ne meurt jamais. Nous constatons que le combat de tous les Algériens d’aujourd’hui est inspiré des idéaux pour lesquels Lounès s’est sacrifié. Il savait qu’il allait mourir et il le répétait souvent en disant qu’il préférait mourir pour ses idées que par lassitude ou de vieillesse », dit un ancien militant du mouvement berbère des années 80 qui se souvient, comme si cela datait d’hier de cette tragédie qui a endeuillé la Kabylie en particulier et l’Algérie en général, de ce jour maudit du jeudi 25 juin 1998. Et un autre de conclure: « Les idéaux de Lounès et de tous les démocrates assassinés triompheront, leur combat ne sera pas vain. C’est une règle parce qu’un vent de changement souffle sur le pays depuis le 22 février dernier ».

Dans tous les villages de la Kabylie, l’émotion est toujours à son comble en se rappelant l’assassinat de Lounès.

Amar Ouramdane

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