«Les moyens et l’unité des rangs pour améliorer le niveau»

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Maitre Ouali Mahfoud, le président intérimaire de la fédération Algérienne de Karaté, est un homme aujourd’hui, âgé de 53 ans, père de 3 enfants et titulaire de la ceinture noire 5ème dan dans la discipline du Karaté Shotokan.

Il est à la tête de la fédération depuis plus d’une année. Mr Ouali a bien voulu répondre à nos questions.

La Dépêche de Kabylie : Votre Fédération est la plus importante en termes d’adhérents mais elle n’est pas très présente sur la scène sportive mondiale en termes de résultats, quelle lecture en faite vous ?

Ouali Mahfoud : Il est vrai que notre fédération est la plus importante au niveau national, puisque nous totalisant 534000 adhérents répartis sur 750 clubs à travers les 48 ligues de wilayas. Concernant le deuxième volet de votre question, ce n’est pas tout à fait vrai puisque nous comptons dans les jeunes catégories 6 champions du monde. Pour ce qui est de l’EN sénior, le niveau a sensiblement baissé puisque nos joueurs ne se sont pas regroupés et n’ont suivi aucun stage depuis 2ans. Nos sponsors nous boudent et les subventions de l’état ne viennent pas. Quant on se trouve dans une zone difficile qui regroupe L’Egypte à titre d’exemple, il devient impossible de faire des résultats si les moyens financiers et l’accès au centre de préparation d’athlètes de haut niveau ne sont pas mis à la disposition de la fédération. En sport le nerf c’est l’argent tout comme à la guerre. Notre fédération est endettée de 6 milliards de centimes. On nous a promis une subvention de 3 milliards de centimes mais le ministère n’a pas donné son accord et du coup l’argent est retourné au trésor. Il est vrai que le ministère a pris en charge notre participation à l’open de Paris et au championnat du monde de l’Allemagne mais l’équipe est partie sans la moindre préparation. L’athlète  Matoub Lydia a gagné la médaille d’argent et nous avons eu également 2 athlètes classés à la 5 eme place et un autre à la 7 eme place. Il faut donc assainir toutes ses situations pour améliorer notre niveau et surtout hisser le drapeau national lors des compétitions internationales.

Que faut- il faire clairement pour remettre le Karaté sur rail ?

La vitrine de la fédération s’est surtout les équipes nationales toutes catégories confondues chez les dames et les messieurs, il faut donc et c’est primordiale, une prise en charge totale et efficace des équipes. La pate existe, nos athlètes sont près à relever le défi et nous avons un des meilleurs encadrements d’Afrique qui peut s’imposer sur l’échiquier mondial. La balle est dans le camp des responsables du secteur. C’est vrai que notre fédération n’est pas aussi stable puisque moi-même je suis intérimaire. Dans cette optique nous tiendront une assemblée général extraordinaire le 13 mars prochain, qui s’en suivra une semaine après d’une assemblée élective pour élire un nouveau président légitime de manière à ce que le prétexte de l’illégitimité que l’on nous ressort à chaque fois ne tiendrait plus la route. J’appelle en ce sens toute la famille du Karaté Algérien à l’unité à la sagesse et à privilégier l’intérêt national. Notre pays est un continent qui mérite une meilleure place au niveau international. En 2020, le karaté sera introduit dans les jeux olympique qu’organisera le japon, ces jeunes cadets d’aujourd’hui seront appelé d’ici là à nous représenter, nous n’avons pas le droit de perdre du temps, il faut tout faire pour leur donner leur chance et remettre le Karaté sur rail.

Pour revenir à la compétition d’aujourd’hui, comment voyez- vous l’organisation et le niveau des athlètes ?

Sur le plan organisationnel, je tiens à remercier la ligue de Tizi Ouzou pour leur mobilisation à la réussite de cette compétition. Sur le plan arbitral, il est à la hauteur. Nous avons mis 80 arbitres dont des arbitres de rang mondial, Africain, national et aussi des stagiaires pour leur donner l’occasion d’avancer. Concernant le niveau des équipes et des athlètes, je dirai qu’en Kata il est juste moyen et en kumité il est bon. C’est la première compétition de la saison et il reste encore 12 compétitions à organiser avant la fin de la saison, d’ici là le niveau s’améliorera surement davantage. Nous avons aussi sélectionné une trentaine d’athlètes en équipe nationale que nous allons essayer de préparer pour endosser les couleurs nationales et représenter dignement notre pays dans les futures joutes internationales mais je réitère mon appel au ministère de mettre à la disposition de notre fédération les moyens nécessaires et de nous faciliter l’accès au centre de préparation des athlètes de haut niveau. Le sport c’est de l’éducation qui appelle à la non violence, notre discipline peut justement contribuer à l’absorber. Dieu sait que nous en avons grand besoin en ces moments précis.

Entretien réalisé par Hocine T

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