Tebboune n’exclut pas la (re) fermeture des commerces

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Les commerces autorisés à reprendre l’activité au début du Ramadhan risquent d’être de nouveaux interdits d’exercer. C’est ce qu’a laissé entendre, avant-hier, le président de la République, soulignant l’éventualité de resserrer le confinement. «Le gouvernement a répondu favorablement aux demandes de l’Union générale des commerçants et des artisans algériens dans une tentative de rattraper le retard de la vie économique.

Cependant, si cela mettait en péril la vie des citoyens nous n’hésiterions pas à fermer à nouveau les commerces et reviendrions à plus de rigueur dans l’application du confinement, sachant que nous sommes arrivés presque à la fin de la pandémie», a averti le Président Abdelmadjid Tebboune lors d’une entrevue avec certains médias nationaux diffusée dans la soirée d’avant-hier.

Il faut dire que la hausse du nombre de personnes déclarées officiellement atteintes du Covid-19 par les autorités depuis le début du Ramadhan a affolé les Algériens qui remettent en cause l’assouplissement des heures du confinement mais surtout l’autorisation de réouverture de plusieurs commerces jugés jusque-là non vitaux dans la vie quotidienne bousculée par le nouveau Coronavirus.

Le chef de l’État, qui a donc laissé entendre le durcissement des mesures visant à limiter la propagation de la pandémie sur le territoire national à travers la fermeture des commerces «incriminés», devra se référer aux conclusions que devra tirer le comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus à partir de la fin de la deuxième semaine du mois sacré qui coïncide avec les 14 jours d’incubation du virus.

Lors de ses réponses sur cette question aux journalistes conviés à l’entrevue de jeudi (diffusée avant-hier), le président de la République a estimé «incompréhensible» le rush des Algériens vers certains magasins sans respect des mesures sanitaires : «Le gouvernement avait décidé, début Ramadhan, l’extension de la liste des commerces pouvant rouvrir tels que l’habillement et les gâteaux traditionnels, néanmoins certains locaux ont enregistré une grande affluence sans respect des mesures sanitaires.

C’est une situation incompréhensible», dira le chef de l’État expliquant avoir «tenté d’établir un équilibre entre le confinement et ce qui peut être protégé de l’économie nationale». Hélas, regrette M. Tebboune, «le problème n’est pas tant l’allègement ou la réouverture de certains magasins que le comportement des citoyens», mettant à propos un «lien organique» entre les autorisations octroyées pour ces activités commerciales et la hausse du nombre de cas de Covid-19 enregistrés durant les derniers jours. Abdelmadjid Tebboune a promis, dès lors, de «palier à la situation».

Pour lui, «la fermeture des magasins rouverts au début du mois de Ramadhan est devenue une revendication populaire après la hausse de nombre de cas déclarés positifs au virus». «C’est impossible d’imaginer le nombre important des appels protestant contre la réouverture de certains magasins. Notre mission et notre engagement est de protéger le peuple», a fait savoir le chef de l’État, rappelant que «la vie du citoyen algérien est plus importante pour nous que toute autre chose». «Nous essayerons de faire preuve de sagesse dans nos décisions. Nous n’essayons nullement d’imiter un autre pays. Nos décisions sont basées uniquement sur ce que disent nos scientifiques», a encore expliqué le président de la République.

M. A. T.

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