Trop de gaspillage

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Jusqu’à maintenant, lorsqu’on parle de gaspillage, on fait souvent allusion à des fuites d’eau ou des lavages de rues, sans retenue, par certains de nos concitoyens. Rien de tout cela, puisque cette fois, il s’agit de nourriture que nos concitoyens achètent mais ne consomment pas. Les baguettes de pain qu’on ne jetait que rarement, remplissent les poubelles durant ce mois de Ramadhan.

Un éleveur, un sac à la main, fait le tour de ces réceptacles d’ordures pour en retirer tout ce qui peut servir de nourriture à ses bêtes. «Des pains entiers, des brioches non entamées et autres zlabias sont jetés dans des bacs à ordures sans aucun respect à la nourriture. Que Dieu leur pardonne» dit-il, continuant à sortir des sachets de pain, enfouis dans la poubelle. Si certains concitoyens prennent la peine de se débarrasser de leur nourriture dans des endroits propres en espérant que des éleveurs les ramassent, d’autres ne s’embarrassent pas de mêler leurs restes à des détritus. «Chez nous, on achète plus que nos besoins. On ne récupère pas le pain de la veille.

Chaque soir on achète une dizaine de pains dont cinq iront à la poubelle», dit un passant au récupérateur de pain. Au niveau du marché bihebdomadaire, on dénombre une multitude d’amas de fruits et légumes, dans tous les recoins. À chaque fin de marché, les commerçants se débarrassent de leurs invendus derrière leurs étals. À leur départ, on découvre un tas de carottes, de tomates ou d’un quelconque autre produit, affichés cher, quelques minutes auparavant, abandonnés aux intempéries.

Les abords des routes deviennent également des dépotoirs pour ces commerçants qui, après un arrêt rapide, laissent derrière eux des caisses entières de marchandise invendue. Outrés, certains citoyens scrupuleux, dénoncent ces gaspilleurs qui, au lieu de baisser les prix des fruits et des légumes, les laissent pourrir avant de les jeter. Une perte pour eux alors que des nécessiteux pourraient en profiter. Ces gaspillages, courants à longueur d’année, s’accroissent paradoxalement durant le Ramadhan, un mois où les excès devraient être normalement bannis. Notons tout de même, que certains marchands aident les restaurants populaires ouverts durant le mois de carême.

A. O. T.

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