Un «poumon» à protéger

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La luxuriante forêt entre la sortie nord de Semmache et le branchement de Tikjda est transformée en dépotoir sauvage.

Riche de pins d’Alep, cette forêt, d’une superficie qui dépasse largement les 100 hectares, est pourtant l’une des dernières poches de forêt vierges épargnées par les incendies de ces dix dernières années. Elle a bénéficié, il y a deux ans, d’une opération de nettoyage et d’entretien de grande envergure, ce qui a permis de la protéger un tant soit peu des départs de feu.

Cette forêt récréative, traversée en plein milieu par un tronçon du CW98, plus connu sous l’appellation de route de Slim, attire des centaines de visiteurs parmi lesquels des indélicats qui laissent sur place toutes sortes de déchets, dont des canettes de bière vides mais aussi des sacs en plastique et autres emballages de produits alimentaires.

A noter que les forestiers avaient procédé à l’ouverture de plusieurs pistes au niveau de cette forêt, dont une qui a bénéficié récemment d’un revêtement en sable de carrière entre le CW98 et le barrage Tilesdit. Un accès qui permet aux pollueurs en tous genres de pénétrer au cœur de la forêt, pour défigurer davantage les lieux et provoquer une dégradation effrayante de cet endroit censé être préservé, puisqu’il sert de poumon grâce auquel respirent les villages environnants.

Alarmés par cette dégradation de l’environnement, les riverains de ces pistes, qui mènent au barrage, interdisent aux buveurs l’accès aux rives de cet ouvrage d’eau. Une action radicale motivée par la crainte que la pollution n’atteigne ce barrage qui alimente deux daïras, Bechloul et M’Chedallah. «Il est plus qu’urgent d’organiser des opérations de nettoyage, pour réduire les risques de pollution et de départs d’incendie. L’herbe et les plantes, qualifiées de sous-bois, ont repoussé sur les surfaces nettoyées il y a plus de deux ans, ce qui double le risque de départs d’incendie. La dotation des lieux de poubelles et de bacs à ordures serait d’une inestimable utilité, à côté de plaques défendant le jet des déchets en pleine nature», préconise-t-on.

Oulaid Soualah

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