L’EURL Bouira-Draps dans de sales draps !

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Les employés de l’EURL Bouira-Draps, filiale du Groupe C H, ont déclenché une grève illimitée, hier matin, après l’installation d’un nouveau DG. 

Les 125 travailleurs et travailleuses s’insurgent contre l’installation de ce nouveau DG qui venait de prendre ses fonctions quelques minutes auparavant. Mais qui serait mal vu autant que son précédent tout aussi descendu en flamme pas les protestataires. Cette colère est justifiée, selon les dires des grévistes par ‘’une gestion catastrophique’’ de l’entreprise. Toujours selon les protestataires, les deux sont à l’origine d’une situation tendue au sein de l’entreprise de confection textile. ‘’Nous ne voulons pas d’un responsable irresponsable comme son prédécesseur, d’ailleurs, ce dernier nous a clairement affirmé : Vous n’avez pas d’hommes à Bouira…’’, affirme la responsable de la section syndicale UGTA de cette EURL. Allant plus loin dans leurs propos, les ouvrières observant le piquet de grève au sein de la cour de cette usine de confection, diront qu’elles ‘’ ne veulent plus d’un homme venant d’une autre wilaya, car nous avons trop souffert de leurs agissements…’’. Elles demandent également une commission d’enquête sur la situation financière de l’entreprise qui serait déficitaire de plus d’un milliard, toujours selon leurs dires. D’autres voies féminines se sont élevées pour dénoncer des recrutements et des promotions qui se font de façons jugées ‘’ floues’’. ‘’ L’ancien DG essayait de nous intimider par des menaces pour que nous nous plions à ses volontés, nous refusons qu’un de ses collègues le remplace à ce poste, nous voulons quelqu’un de Bouira’’, martèle une employée. A ce moment, un véhicule du Groupe C H, avec à son bord un responsable d’Alger venu assister à l’installation du DG, a été pris à partie en voulant sortir de l’usine. Les femmes grévistes ont littéralement bloqué sa sortie. « Certaines d’entre nous cumulent près de 10 d’ans d’expérience dans cette boite, et nous nous retrouvons à signer des contrats de travail de 25 jours, chaque mois, c’est incompréhensible… plusieurs d’entre nous sont rémunérées à 12 000 DA alors que le SNMG est à 18.000 DA, c’est une honte !’’. Les ouvrières feront savoir, par ailleurs, que plusieurs contrats sont arrivés à terme depuis deux jours, sans qu’ils n’aient été renouvelés. Interrogé sur une éventuelle intervention de l’inspection du travail et si cet organisme avait été saisi pour cette affaire, nos interlocutrices déclarent que c’est vers la justice qu’elles se sont orientées pour faire valoir leurs droits. Un agent de sécurité nous interpellera sur son cas et déplorera le fait qu’il fait office de chauffeur et d’homme à tout faire, en contrepartie de 8 000DA par mois étant recruté par l’ANEM. Un jeune mécanicien, recruté récemment, dit, lui, faire office de soudeur et la pléiade de griefs est longue. Pour en savoir plus sur la situation, attache a été prise avec le nouveau DG installé quelques heures auparavant. M Belkhiri Hamid nous a reçu dans son bureau et, visiblement désorienté par la tournure des choses, nous dira simplement qu’il ne connaissait pas la situation : « J’ai été informé hier après-midi, de mon installation ici à Bouira. Je ne saurais vous dire de quoi il en retourne exactement, je peux juste vous dire que j’ai exigé à ce que lors de mon installation, ce matin, le représentant syndical de Bouira-Draps soit présent». Auparavant directeur technique, M Belkhiri avouera ne pas avoir saisi pourquoi la situation était autant envenimée. Ainsi donc, c’est le responsable du personnel qui nous répondra sur les contrats d’un mois qui ont été établis. « C’est vrai, le mois dernier nous avons dû établir des contrats d’un mois, en l’absence d’un plan de charge, toutefois, je peux vous dire que dorénavant, le plan de charge est acquis et nous avons établi des contrats à durée déterminée de trois mois ». Au moment de quitter les lieux, le nouveau DG avait appelé les responsables des différents services de cette usine à une rencontre, afin de prendre connaissance des revendications des salariées. Les employées quant à elles, attendaient la venue d’une commission d’enquête, condition sine-qua-non avant toute reprise du travail. Situation déplorable pour Bouira-Draps, un des fleurons de l’industrie textile créé en 1965 et filiale du Groupe CH depuis 1998.

Hafidh B.

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