Création d’une commission d’enquête

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L’assemblée populaire de wilaya a approuvé hier, la décision de mettre sur pied une commission d’enquête. Cette dernière aura pour mission principale de se pencher sur les événements survenus suite à la célébration du printemps berbère en avril dernier. C’est à l’occasion de la session ordinaire, organisée hier à l’hémicycle Aïssat Rabah de l’assemblée populaire de la wilaya de Tizi-Ouzou, que la décision a été adoptée. La session a traité des sujets de la rentrée scolaire, du logement dans la wilaya comme principaux thèmes. La question de la création d’une commission d’enquête a été soumise au vote des élus. Ces derniers ont d’ailleurs tous voté pour sa constitution. Elle aura pour mission de se pencher sur les événements survenus le printemps dernier. Pour rappel, des affrontements ont eu lieu entre forces de police et manifestants, suite à l’empêchement de la marche organisée dans le cadre de la célébration du 34ème anniversaire du Printemps berbère. Des heurts qui avaient pour théâtre la placette devant l’entrée principale de l’université Mouloud Mammeri, ainsi que le quartier de La Tour. La commission aura ainsi pour mission de déterminer les circonstances exactes qui ont mené à ces violents affrontements. Le président de l’assemblée populaire de wilaya, Haroune Hocine, a affirmé que les membres de la commission ainsi que son président vont être élus au courant de la semaine. Ceci, afin de permettre à ladite commission « d’entamer son travail sur le terrain dans les plus brefs délais », dira-t-il. Il est à rappeler que cette décision intervient dans un contexte sécuritaire très particulier de la région, notamment après le décès du joueur de la JSK, Albert Ebossé atteint par un projectile au terme d’un match où son équipe sortait perdante, mais aussi, après l’enlèvement puis la décapitation du rassortissant français,  Hervé Gourdel. Des événements qui ont d’ailleurs été déplorés par le président de l’assemblée populaire et par tous les partis lors de la session. Haroune Hocine a parlé dans sa communication, à l’ouverture des travaux de la session, d’un climat «  hélas empreint de tristesse et d’inquiétude ». Revenant sur les événements survenus lors de la commémoration du printemps berbère, il rappellera la position de l’APW qui « s’était élevée avec fermeté contre les agissements irresponsables de certains agents de la police à l’encontre de jeunes manifestants ».  L’APW avait alors réagi dans un communiqué rendu public dans lequel elle déplorait « la tournure qu’avait prise une marche pacifique pour une revendication aussi pacifique que légitime », dira Haroune. Le groupe APW du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ainsi que les élus du front de libération national (FLN) sont eux aussi revenus sur l’atmosphère sécuritaire dans leurs déclarations respectives. Le FLN a ainsi parlé de « deux événements survenus cet été qui ont rendu Tizi-Ouzou tristement célèbre en Algérie et dans le monde », est-il noté dans une déclaration lue pendant la plénière. Rendant hommage aux deux ressortissants étrangers disparus dans des circonstances tragiques, le groupe FLN a tenu à « lancer un appel à tous les élus, aux membres de l’exécutif et à la société civile pour mener des campagnes de sensibilisation contre la violence sous toutes ses formes ». Le FLN a par ailleurs invité la population à « prêter main forte aux différents corps de sécurité pour éradiquer la violence terroriste et venir à bout de ses nébuleuses qui écument nos montagnes », écrivent-ils.

T. Ch.

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