À Tizi-Ouzou, 16 tentatives de suicide en été enregistrées chez les enfants depuis 2014. C’est ce qui ressort du bilan de la direction de la santé présenté hier à l’assemblée populaire de wilaya à l’occasion d’un séminaire sur la santé mentale, lors duquel on parlait aussi des adultes avec 195 tentatives et 16 suicides. La santé mentale est, depuis hier, au centre d’un séminaire initié à l’APW de Tizi-Ouzou. Un problème de santé public qui touche toutes les tranches d’âge. Selon les représentants de la direction de la santé de la wilaya, près de 21% des enfants scolarisés présentent différents troubles liés à la santé mentale. C’est, en effet, ce qu’a souligné le chargé de la prévention au niveau de la direction de la santé et de la population (DSP) de Tizi-Ouzou, lors de sa communication sur les unités de dépistage scolaires (UDS). Selon le bilan établi dans ces mêmes structures de soins depuis 2014, le Dr. Azzedine Astouati explique que sur la population scolaire de la wilaya, tous cycles confondus, ayant subi les examens dans le cadre du programme de la santé scolaire, 35 928 affectations ont été enregistrées pour cause de différents troubles découverts chez l’élève. Ainsi et se basant sur les résultats, l’intervenant affirme que près de 21% des élèves souffrent de troubles liés à la santé mentale, citant l’exemple de déficience mentale, de trouble du langage, anxiété changement d’humeur, l’autisme, la trisomie, entre autres troubles recensés chez les enfants. Des troubles qui nuisent à l’équilibre de l’enfant et dont certains peuvent causer un sentiment de marginalisation puis déboucher vers d’autres phénomènes comme la violence, la toxicomanie, voire le suicide. Dans ce sillage et pour les cas de tentative de suicide, l’intervenant parle de pas moins de 7 enfants qui ont été pris en charge en 2014 à Tizi-Ouzou. Ceci alors que la direction de la santé a répertorié depuis le début de l’année en cours, 9 cas chez la tranche d’âge des plus petits. Dans le même registre et pour rester dans les cas des tentatives de suicide, l’année passée, les mêmes services parlent de 119 cas chez les adultes et 76 depuis le début de l’année 2015. Le nombre de personnes ayant mis fin à leurs jours pendant les même périodes est, quand à lui, de 7 en 2014 et de 9 depuis le début de l’année en cours. Des chiffres qui ne reflètent, cependant, pas la réalité du terrain, notamment avec les cas de tentatives qui sont souvent étouffés au sein du milieu familial. Le représentant de la direction de la santé soutient que comme pour les tentatives ou les suicides «réussis», la pendaison demeure le moyen le plus utilisé par les individus concernés. La violence fait aussi partie des troubles, cette fois-ci de la société énumérés par les intervenants lors de la première journée du séminaire initié pour rappel, par l’APW en collaboration avec l’Association des parents et amis des malades mentaux (APAMM) «Yasmine». Selon les résultats des études entreprises par les services de la DSP, 15 enfants, de moins de 18 ans, ont été victimes de violence scolaire en 2014, alors que 7 cas sont recensés depuis le début de l’année en cours. La journée d’hier, qui a vu l’intervention de nombreux spécialistes dans la question de la santé mentale, a permis de souligner la nécessité de cerner les principaux facteurs à risques des différents troubles. Une manière de permettre une véritable prise en charge et d’éviter par la même de tomber dans d’autres fléaux sociaux.
Tassadit Ch.