Le personnel proteste

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Le service des urgences médicales, qui fonctionne à plein régime et H24, est souvent le théâtre d’agressions, tant physiques que verbales, commises sur le personnel médical et para- médical par des personnes qui se présentent pour des soins ou accompagnant des malades. 

Le dernier cas en date est celui enregistré dans la matinée d’avant-hier, lorsque l’infirmier chargé de l’accueil et de l’orientation a été pris violement à partie par l’accompagnateur d’un malade qui fonça sur lui en lâchant un chapelet d’insultes. Le pauvre agent aurait été carrément passé à tabac sans l’intervention des présents, notamment des malades, qui se sont interposés entre eux. L’échauffourée à laquelle nous avons assisté médusés et perplexes, a duré un bon quart d’heure sans qu’un quelconque agent de l’ordre ou de sécurité ne vienne y mettre un terme. L’étonnement est d’autant plus grand, sachant que cette violente réaction est intervenue après que le malade qu’il accompagnait ne soit pris en charge et qu’il ne soit ressorti du cabinet des consultations, ordonnance de prescriptions médicales en main. Dans une première réaction, le personnel de ce service, tout corps confondus, s’est solidarisé avec le confrère agressé en observant un arrêt de travail en guise de protestation. Le service a repris après l’arrivée du directeur de garde et du chef du service, qui décidèrent de porter plainte contre le citoyen, lequel, étant hors de lui, nous n’avions pu malheureusement recueillir sa version des faits et le motif qui l’avait conduit à une telle réaction violente. Du côté du personnel des urgences, nous apprenons, par contre, que ce genre de dépassements ponctué par des agressions verbales, voir même physiques, sont fréquents, notamment de nuit. Ce genre d’incidents se produit en l’absence d’agents de police habilités à neutraliser des forcenés qui se présentent aux urgences, notamment des névrosés, des malades mentaux ou des gens qui pourraient être sous l’effet de l’alcool ou de psychotropes. Des médecins et infirmiers affirment travailler la peur au ventre et dans des conditions où règne l’insécurité. Une situation à laquelle font face, tant bien que mal, les agents de sécurité relevant de l’EPH. Nos interlocuteurs soulignent la nécessité de la présence H24 de la police, au niveau de ce service des plus névralgiques, qui enregistre une activité de ruche, de jour comme de nuit, pour pouvoir travailler en toute sécurité et à tête reposée. 

Notons, pour conclure, que ce service des urgences a enregistré une nette amélioration en matière d’accueil et de prise en charge des malades, depuis une année, et cela après un renforcement des effectifs et une importante opération de rénovation de l’infrastructure et l’acquisition d’un matériel neuf.  

Oulaid Soualah

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