Peu d’éleveurs assurés à Bouira

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La caisse régionale de la mutualité agricole (CRMA) de Bouira organise du 23 au 27 du mois en cours des journées portes ouvertes sur les assurances agricoles destinées aux professionnels du secteur. Ouvertes depuis hier à travers les différentes représentations locales de la CRMA, ces journées visent, selon Mohamed Becheur, directeur de l’antenne régionale de Bouira, à vulgariser les produits d’assurances agricoles, mais aussi à mieux faire passer l’idée que l’assurance est un outil de gestion des exploitations agricoles. «L’assurance est un moyen de protéger tout l’investissement de l’agriculteur, c’est pour cela que nous essayons de toucher un maximum de professionnels du secteur», a noté le directeur de la CRMA de Bouira. Et d’ajouter : «nous essayons d’aider les agriculteurs à protéger leur patrimoine. Au cas où un quelconque aléa survient, l’assurance est là pour leur permettre de reconstituer leur investissement». Revenant sur l’épisode de la fièvre aphteuse, apparue l’été dernier, notre interlocuteur notera que « beaucoup d’éleveurs avaient été touchés par la maladie, mais peu d’entre eux disposaient d’assurances ». «Les éleveurs, qui disposaient de contrats d’assurances ont pu être indemnisés à temps et ont ainsi réussi à reconstituer rapidement leurs cheptels. À notre niveau, on a pu rembourser les éleveurs dont les cheptels avaient été décimés par la maladie dès le mois d’août. Le remboursement a été effectué à temps et à hauteur de 90% de la valeur des bêtes», a tenu à souligner notre interlocuteur. Pour ce dernier, avec les sommes versées par les assurances et les indemnisations de l’Etat, les éleveurs ont presque perçu des montants correspondant aux prix des bêtes. Ce qui a, selon lui, permis aux éleveurs d’acheter de nouvelles bêtes et reconstituer de nouveaux cheptels. Pour M. Becheur, c’est là que réside tout l’intérêt de l’assurance en tant que outil économique de préservation des investissements. « L’agriculteur ne doit pas compter tout le temps sur l’Etat et il doit savoir que l’assurance est là pour protéger son patrimoine», a-t-il insisté. Ceci dit et pour convaincre les professionnels du secteur à adhérer à cette démarche, le directeur de la CRMA a dévoilé quelques-unes des facilitations et autres avantages accordés par son organisme. Pour la filière céréaliculture, notre interlocuteur évoque une réduction de 40% sur l’assurance pour les céréaliculteurs qui paient cash. Pour ceux qui ne disposent pas de moyens, la CRMA prévoit des facilités de paiement. «Un différé de paiement d’une année est accordé aux céréaliculteurs qui ne peuvent honorer les montants d’assurance. Le céréaliculteur peur régler les frais d’assurance une fois sa production récoltée», a précisé M. Becheur, qui concède que l’assurance ne doit pas être une charge supplémentaire pour le professionnel de l’agriculture. S’agissant de la filière élevage, la CRMA accorde, selon lui, une réduction de 25%, notamment pour les jeunes investisseurs retenus dans le cadre du dispositif ANSEJ. Interrogé sur le nombre d’assurances contractées par les professionnels de l’agriculture auprès de son organisme, le directeur a déclaré que, pour cette année, près de 15.000 hectares de parcelles relevant de la filière céréalière ont été assurés. L’an dernier, près de 11.000 ha de céréales avaient été par contre, assurés. Ce qui constitue, d’après notre interlocuteur, un progrès. «Cette année, beaucoup de céréaliculteurs ont compris qu’il fallait contracter une assurance, et ce, afin de prévenir tout risque d’incendies. L’an dernier, beaucoup ont souffert des incendies de récoltes», a-t-il précisé avant d’enchaîner : «l’assurance permet pour certains céréaliculteurs de rembourser les crédits de campagne, contactés auprès de la BADR. D’autres se servent, en revanche, des montants des assurances pour acheter de nouvelles semences pour entamer une nouvelle campagne». Au sujet de la filière élevage, notre interlocuteur a reconnu que le nombre d’assurés n’est pas important. Selon lui, Cela est du au fait que beaucoup d’éleveurs agissent en dehors du circuit établi. «Pour la filière élevage, nous exigeons des éleveurs un agrément sanitaire, des analyses de cheptels, mais, malheureusement, beaucoup agissent en dehors de ce circuit, d’où la difficulté de les assurer», a avoué M. Becheur. Ce dernier a, par ailleurs, fait savoir que son organisme dispose de produits spécifiques adaptés à toutes les branches. Des produits destinés, entre autres, à l’arboriculture, à l’apiculture et aux matériels agricoles, notamment d’irrigation, accordés dans le cadre du leasing. Pour conclure, M. Becheur dira que ces journées portes ouvertes ont comme objectifs de vulgariser, expliquer et convaincre les acteurs du monde agricole que l’assurance est d’abord un outil de gestion de l’exploitation, lequel doit être considéré comme paramètre important dans la gestion des investissements. Un paramètre qui entre dans le cadre de la professionnalisation du métier de l’agriculteur.

D.M

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