«L’État a le devoir de respecter les conventions qu’il a ratifiées»

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Malgré l’interdiction qui leur a été notifiée d’utiliser de la Maison de la culture Taos Amrouche de Béjaïa pour célébrer le 68ème anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’Homme et tenir le 5ème Forum sur les droits humains, les responsables du centre de documentation des droits de l’homme (CDDH) de Béjaïa ont tout de même commémoré l’évènement, hier, à partir de 10 heures, au siège de leur institution. Une trentaine de personnes, entre intervenants, militants et responsables d’associations et membres de la société civile, y ont participé. Ali Belghit, président d’Amnesty International (section Algérie) reviendra dans son intervention sur l’interdiction : «Cela va à l’encontre de la Constitution algérienne», dira-t-il. Et de se poser la question : «Est-ce que l’Algérie est un pays qui ratifie des conventions internationales qu’il ne respecte pas?». Prenant la parole, un responsable du SNAPAP dénoncera «Les intimidations exercées dans certaines communes sur les travailleurs». Il donnera comme exemples, notamment, «des ponctions sur salaires sans aucune justification de la part des employeurs». Il lancera un appel à la société civile de participer massivement à une marche qui sera organisée dans les prochains jours, pour protester contre «les pratiques d’intimidation et pour préserver les espaces de libertés à Béjaïa». Said Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour les droits de l’Homme (LADDH), se félicitera de son côté du fait que, «malgré les interdictions et les restrictions de toutes sortes, le Forum a tout de même eu lieu». Il félicitera de ce fait toute la population qui a accueilli les responsables du CDDH qui ont organisé 9 conférences dans les villages, dans les communes et à l’université. A propos de l’interdiction, il dira qu’elle illustre suffisamment la situation dans laquelle se trouvent les droits de l’Homme en Algérie : «Cette situation est inquiétante du fait qu’elle touche tous les espaces de liberté politiques, syndicaux et autres, à Béjaïa, à Alger et ailleurs. Cette liberté est systématiquement attaquée partout où elle se manifeste. Pour ce qui est des droits économiques, sociaux et culturels, le peuple vit une situation difficile, la crise financière ayant inévitablement un impact. Et l’Etat a le devoir de continuer à protéger la société, surtout les couches les plus vulnérables», a-t-il souligné.

B Mouhoub

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