Il est important de souligner que l’absence de terrains fonciers communaux, dont souffre la majorité des communes de la daïra de Seddouk (Bouhamza, Amalou, M’cisna), fait que ces communes soient privées de la construction de logements urbains sur leurs territoires.
Toutefois, le chef-lieu de daïra, la commune de Seddouk en l’occurrence, en tire les avantages en raison de l’abondance de terrains domaniaux qui se chiffrent à des milliers d’hectares. Dans cette municipalité les immeubles sortent de terre à profusion. Toute la ville est en chantier, de même que sa périphérie. Plusieurs projets de construction de logements urbains sont menés en ce moment par une pléiade de promoteurs, privés ou publics. Des dizaines de logements, relevant d’autres types, ainsi que des locaux, étaient fins prêts pour leurs attributions, mais attendent toujours leur distribution dans une ville où les crises de logements et d’emploi sont significatives. Cependant, devant une demande en logements sociaux forte et pressante, des quotas dont les travaux n’ont pas encore été achevés ont été distribués à la hâte, avant même qu’ils ne soient dotés de commodités indispensables tels le gaz, l’eau et l’électricité. La population de la ville de Seddouk a vu son nombre exploser, avec des nouveaux arrivés qui affluent des villages environnants, un exode qui a commencé depuis l’indépendance. La population a ainsi quadruplé. Le privé aussi a fait des efforts considérables dans la construction de logements individuels, menée par les promoteurs eux même. A ce titre, pas moins de sept cités banlieusardes sont créées aux quatre coins de la ville. Des cités manquant de commodités, comme les chemins et venelles laissés sans aucun revêtement en béton ou en bitume. Il faut dire, aussi, que les détenteurs de lots de terrains à bâtir non titrés dans la ville de Seddouk sont pénalisés du fait que les certificats de possession sont suspendus depuis 2005 et pour cause, le territoire de la ville de Seddouk était cadastré. Comment cette situation a été créée ? Ces détenteurs de terrains à bâtir non titrés ont acquis leurs propriétés à des prix moins chers chez des revendeurs qui bradaient leurs fonciers, mais ne délivrant comme actes que des papiers sous seing privé qui ne sont pas admis comme actes de propriété dans des transactions officielles et légales. Les trois communes précitées (Bouhamza, Amalou et M’Cisna) se contentent donc des aides à l’habitat rural attribuées par l’état dans le cadre du FONAL, des aides attribuées, au jour d’aujourd’hui, uniquement pour la construction de logements neufs après suspension des aides pour les aménagements des logements déjà existants. Les aménagements des logements existants sont donc confiés pour les banques commerciales qui octroient des crédits pour aménagement à taux bonifiés de 1%. Mais l’information n’est pas vulgarisée par les banques, ce qui fait que jusqu’à présent les dossiers affluent toujours aux services des communes. « En matière d’aides à l’habitat rural, pour la construction de logements ruraux neufs, les communes de la daïra de Seddouk reçoivent des quotas qui sont en deçà de la demande exprimée par les citoyens et cette suspension des aides pour l’aménagement de logements déjà existants est injuste», ruminent certains élus locaux.
L. Beddar

