Rien n’indiquait hier au service endocrino-diabétologie de l’hôpital Belloua, que la célébration de la journée mondiale du diabète interviendra demain 14 novembre. Les lieux étaient plutôt calmes et le service fonctionnait au smig.
Au fond du labyrinthe, composé des différents pavillons de l’hôpital Belloua, se trouve le service endocrino-diabétologie. La structure hospitalière affichait, en cette matinée du samedi, un air plutôt calme. C’est l’ambiance qui règne généralement les week-ends, nous dit-on du coté du personnel. Juste à l’entrée principale de l’hôpital, une plaque accroche plus que les autres, celle du service endocrino-diabétologie. Ce dernier n’affichait pas complet, hier, contrairement aux habitudes. Une dizaine de patients au service hommes et autant à celui des femmes. « C’est le week-end, la plupart des patients préfèrent passer ces deux jours parmi les leurs. Ceux qui y restent sont les cas les plus compliqués et qui nécessitent un traitement continu », nous dit un infirmier rencontré à l’intérieur de ce service. Ce dernier nous explique que le diabète touche, désormais, toutes les catégories et n’épargne personne, « même les jeunes en sont victimes. Généralement, c’est l’hérédité qui constitue l’élément commun entre ces différents cas, puisqu’elle est l’une des principales raisons de la maladie », ajoute notre interlocuteur. Ce dernier, qui assurait la garde en l’absence du médecin chef, nous fera savoir que la plupart de ces cas redoutent, surtout, l’amputation et se font traiter au départ pour le diabète inaugural, « c’est la hantise des patients. Dés qu’il y a une infection, aussi petite soit-elle, c’est la panique et l’on commence à avoir peur d’être amputé. C’est dure à vivre », tient-il à nous faire savoir. Au fond du service, dans une salle qui donne sur un extraordinaire paysage, et à travers une fenêtre qui domine la ville des genets, Mohamed, un quadragénaire regarde d’un air visiblement dégoûté Tizi-Ouzou ville, « à chaque fois, c’est toujours la même impression, celle de vivre un calvaire qui ne se terminera jamais pour moi ». Notre interlocuteur nous dit, entre deux petits moments de silence, que « je suis atteint de cette maladie depuis deux ans et je n’ai cessé de vivre à son rythme. Au départ, j’ai tout fait pour garder l’équilibre et maintenir un régime et une hygiène alimentaire que ça impose. Mais j’avoue qu’à la longue, je ne pouvais plus supporter cela et voila le résultat. Je suis hospitalisé régulièrement. Même si la prise en charge médicale est à la hauteur, psychologiquement, c’est dur à vivre ! » A l’intérieur de la deuxième salle, trois patients discutent, non sans montrer de une bonne humeur, « il faut faire le maximum pour garder un bon moral, sinon c’est la catastrophe, car notre maladie ne supporte pas l’énervement, ni même l’angoisse et le stress. Il faut donc éviter la colère », nous dit Ali, la trentaine, originaire de Tirmitine. À coté de lui, c’est un sexagénaire qui assure l’animation dans le groupe, qui nous dit que « pour éviter le diabète, il faut avoir un bon régime, une bonne humeur et pratiquer du sport. C’est que ne cessent de nous dire les médecins traitants et nous le répétons, à chaque fois, à nos visiteurs ».
A. Z.