Quelque 1,5 million de personnes seraient atteintes de diabète en Algérie, selon les chiffres du ministère de la santé alors que les associations en évoquent 3 millions, sachant qu’un diabétique sur trois ignore sa maladie.
A cet effet, les diabétologues ont mis en garde contre les complications du diabète qui atteint les organes nobles (œil, cœur et reins) de l’être humain. «L’œil est l’organe noble le plus exposé aux complications du diabète, l’atteinte de la cornée pouvant engendrer la cécité à long terme ».
C’est ce qu’a affirmé le Pr. Zahida Merad Boudia, spécialiste en ophtalmologie à l’hôpital Lamine Debaghine (ex-Maillot), à la veille de la journée mondiale de lutte contre le diabète, célébrée le 14 novembre de chaque année. « L’hypertension artérielle, qui engendre l’obstruction des vaisseaux dont souffrent 30 % des diabétiques, figure également parmi les autres complications du diabète», selon les spécialistes. Aussi, le rein, qui est exposé à une obstruction des artères, nécessite une bonne prise en charge chez les diabétiques qui, à long terme, sont sujets à l’insuffisance rénale, estiment les néphrologues.
Pour sa part, le Pr. Tahar Riane, spécialiste en néphrologie à l’établissement hospitalier Nefissa Hamoud (ex Parnet), a indiqué que « 30 % des diabétiques sont atteints d’insuffisance rénale 10 ans après l’apparition de la maladie ». Ajoutant que « quelque 25 % des sujets diabétiques souffrent de pathologies vasculaires au niveau des membres inférieurs ». En ce qui concerne des patients souffrant de pathologies vasculaires au niveau des membres inférieurs, le Pr. Fouzia Sekkal, spécialiste en diabétologie à l’hôpital Lamine Debaghine, a affirmé « qu’un diabétique sur quatre est amputé de la jambe ».
Une enquête menée par le ministère de la Santé de la population et de la réforme hospitalière, en collaboration avec l’Office national des statistiques (ONS) et des agences onusiennes à Alger, relève que le taux de prévalence de cette maladie augmente de manière significative avec l’âge, à des taux de 0,3% chez les moins de 35 ans, de 4,1% chez les personnes âgées entre 35 et 59 ans et de 12,5% chez les sujets de plus de 60 ans.
Outre les facteurs héréditaires, cette prévalence s’explique, notamment, par le déséquilibre du régime alimentaire, composé en grande partie de corps gras et de sucreries, ainsi que le manque d’exercices physiques.
D’après Djamila Nadir, chargée du dossier des maladies chroniques au ministère de la santé l’Etat a mis à la disposition des malades tous les types de médicaments nécessaires à cette maladie afin de veiller sur le bien-être des malades.
Par ailleurs, la tutelle a arrêté plusieurs programmes de lutte contre le diabète afin de réduire le taux de prévalence, notamment à travers la formation de médecins, le diagnostic précoce et une meilleure prise en charge des malades ainsi que le renforcement des structures sanitaires de proximité en impliquant le secteur privé.
L. O. Challal