L’heure est à l’incertitude pour les responsables de l’infrastructure portuaire de Béjaïa. Déjà pris en étau par les ports d’Alger et de Jijel, l’EPB est confronté depuis quelques temps, à un tout autre problème qui menace son rythme de croissance à deux chiffres. Le premier responsable du port de Béjaïa a dressé au micro de Radio Soummam, un portrait peu flatteur d’une infrastructure qui tourne depuis un certain temps au ralenti.
Il met en avant les récurrentes fermetures des routes, paralysant, du coup, tout trafic dans l’enceinte portuaire, voire même le fonctionnement de plusieurs autres entreprises, à l’image notamment de Naftal et de Cevital, mitoyennes au port. Le dernier coup de « saignée économique » asséné au port remonte à jeudi dernier, à la faveur de la fermeture de la route de l’arrière-port par les travailleurs de Transbois.
En Dinars sonnants et trébuchants, le P-DG de l’EPB a, dernièrement, évalué le manque à gagner de l’entreprise, dont il a hérité les commandes récemment, à 200 millions de centimes par heure à chaque blocage de route. C’est énorme ! Le maintien du port de Béjaïa en pole position, en terme de trafic de marchandises, est conditionné par la mise en œuvre d’un nouveau schéma directeur et le développement des activités extra-portuaires, estime la direction. Le port de Béjaïa souffre également de la saturation des deux principales routes de la wilaya, à savoir les RN9 et 26, deux principales routes nationales reliant l’infrastructure portuaire à l’Est et à l’Ouest du pays.
Cet état de fait implique, défend Djelloul Achour, PDG de l’EPB, la nécessité de l’entame, sans tarder, des travaux de réalisation de la pénétrante autoroutière. Au chapitre trafic des passagers, le projet de réalisation d’une nouvelle gare maritime serait également relégué aux calendes grecques. Les deux appels d’offres nationaux lancés l’été dernier ont été déclarés infructueux, explique-t-on.
Selon la direction de l’infrastructure portuaire de Béjaïa, un autre avis d’appel d’offre international sera incessamment lancé pour sa réalisation, en précisant qu’une réévaluation budgétaire a d’ores et déjà été faite.
Le montant global fixé initialement pour la réalisation dudit projet était de l’ordre de 2,5 milliards de dinars, avant de passer à 3,5 milliards de dinars. Une réévaluation dictée par la fluctuation des matériaux de construction sur le marché international. Poumon économique de Béjaïa, le port est, depuis quelques mois, confronté à des situations alambiquées, pouvant provoquer son asphyxie.
Dalil S.

