C’est aussi la finale des coachs

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Personne ne misait sur eux, et les voilà ce soir en finale de la CAN-2012 à la tête de la Zambie et de la Côte d’Ivoire: les méconnus François Zahoui et Hervé Renard savourent leur revanche à l’heure de jouer le match le plus important de leur carrière.

Zahoui, le cornac inconnu

Zahoui (50 ans) a pris les rênes des Eléphants à l’été 2010, après un succès de prestige contre l’Italie (1-0) pendant un intérim. La première de ses 16 victoires en 18 matches (pour une défaite et un nul en amicaux) ! En matches officiels, le bilan est même parfait: 11 victoires en autant de matches de qualifications et de phase finale de CAN, 18 buts marqués, aucun encaissé.

Le seul entraîneur à avoir remporté le titre continental avec la Côte d’Ivoire (en 1992), Martial Yéo, en avait le passeport. “Depuis 20 ans, on a eu des entraîneurs européens qui ont essayé de ramener le trophée, je serais fier qu’un entraîneur ivoirien le fasse», a souligné l’attaquant Salomon Kalou.

L’ancien milieu offensif de Nancy et Toulon dans les années 1980, après une incursion en Italie (Ascoli), connaît ensuite une carrière d’entraîneur discrète. Adjoint du sélectionneur Henri Michel (2004-2006), il prend ensuite en charge les Espoirs et les qualifie pour la première fois de leur histoire aux Jeux olympiques, en 2008 à Pékin (défaite en quart face au Nigeria, futur finaliste). Il s’appuie alors sur Gervinho et Kalou, qui épaulent désormais l’icône Drogba.

Renard, l’affectif ambitieux

Pour sa première expérience de haut niveau en tant qu’entraîneur, le Français avait mené la Zambie en quart de finale de la CAN-2010, éliminée aux tirs au but par le Nigeria après avoir dominé le match. En 2012, les Chipolopolos emmenés par le capitaine Katongo ont changé de dimension; Renard (43 ans) aussi. L’entraîneur a souvent stigmatisé le manque de reconnaissance dont il faisait l’objet dans son propre pays, lui qui a fait une carrière de joueur amateur et y a entraîné deux clubs de divisions inférieures (Draguignan et Cherbourg). Il s’est aussi dit snobé par des présidents de National et de Ligue 2 l’été dernier. C’est le passage de l’ombre à la lumière.

A Cannes, il croise de futurs grands entraîneurs (Arsène Wenger, Jean-Marc Guillou, Jean Fernandez et Guy Lacombe), puis vit comme adjoint dans l’ombre de Claude Le Roy au gré d’expériences diverses (Chine, Vietnam, Angleterre, Ghana). “C’est un gros bosseur, il est à l’écoute, décrit Le Roy. Il est parti de loin”. Et cette finale est évidemment la chance de sa vie; c’est pourquoi il a multiplié les conférences de presse lors de cette CAN.

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