La population de Mechtras est plongée dans l’émoi et la consternation depuis la découverte mardi dernier du corps en pleine décomposition d’un homme d’une quarantaine d’années au lieudit Ighil Oumenchar, sur la route menant à Souk El Ténine. La victime a été retrouvée, pendue à un arbre, les mains attachées derrière le dos à l’aide de sa propre chemise, a-t-on appris de sources locales, confirmées par des proches de la victime. Selon les mêmes sources, G. Mourad, ingénieur exerçant dans les Télécommunications à Alger, présentait des blessures à l’arme blanche ainsi que plusieurs autres marques de torture sur tout le corps. Il aurait également été délesté par ses ravisseurs de ses papiers d’identité mais aussi de son portable, ce qui explique qu’il avait été injoignable durant une bonne semaine ; depuis qu’il quitta le domicile familial à Mechtras pour se rendre à son lieu de travail, jusqu’à sa découverte par un berger dans la journée de mardi. La population de Mechtras secouée par ce drame, retiendra de cet ingénieur célibataire à la générosité exemplaire, sa grande disponibilité et son implication dans quasiment tous les projets d’utilité publique, dont notamment la réfection et l’entretien des sources et autres puits de la localité. Au point, nous précise-t-on, que les Mechtrassiens le surnommaient «Thaddart», tant il était sollicité. «Il était apprécié et respecté de tous. Un homme qui passe le mois de Ramadhan comme cuisinier dans le restaurant El Rahma pour préparer la soupe aux gens pauvres et qui contribue avec sa sueur et ses fonds pour la rénovation de la mosquée de son quartier, ne peut pas avoir d’ennemi», affirme-t-on. La mort énigmatique d’un tel homme a endeuillé toute la population locale qui est encore sous le choc. Ainsi, la maison de jeunes de la ville a annulé le gala artistique programmé pour la soirée d’hier, à l’occasion des festivités de la commémoration du 20 Avril. Lors de l’enterrement, jeudi à Mechtras, une foule gigantesque formée de plus d’un millier de personnes a accompagné Mourad à sa dernière demeure.
B. T.