L’inaccessibilité de l’environnement aux personnes handicapées a été longuement débattue, en fin de semaine dernière à l’hémicycle Rabah Aïssat de la wilaya de Tizi-ouzou, lors d’un séminaire national organisé en présence de la Fondation nationale des personnes handicapées. Une initiative à mettre sur le compte de l’Association « Espoir » des personnes handicapées de la daïra de Mekla, et qui vise à établir le taux d’application de la convention internationale, relative aux droits des personnes handicapées. Notamment, l’article 9 de cette convention signée par l’Algérie en 2007, concernant l’accessibilité. Un thème sous lequel a d’ailleurs été placé le séminaire d’hier. Il s’agissait en effet pour les organisateurs et les participants à la rencontre d’interpeller l’opinion publique sur la nécessité d’assurer, aux handicapés, l’accessibilité à l’environnement physique, aux transports, à l’information et communication, aux systèmes et technologies de l’information et de la communication, et aux autres équipements et services ouverts au public, tant dans les zones urbaines que rurales, tel dénoté dans la convention internationale signée par l’Algérie. Un problème auquel se heurtent les 3 millions de handicapés que compte l’Algérie, dont 27 mille à Tizi-ouzou. Mme El Maâmri Atika, présidente de la Fondation nationales des personnes handicapées, a relevé au cours de sa communication, la nécessité d’un combat, afin d’appliquer cette loi sur le terrain. Côté infrastructures déjà existantes, il faudra penser, selon les intervenants, à rattraper les retards en procédant à des réaménagements, puis veiller à ce que les normes de construction prennent en compte et assurent l’accessibilité des bâtisses et autres établissements aux personnes atteintes de handicapes. « Le vrai handicape, c’est l’absence de l’accessibilité dans les lieux et établissement publics et l’incapacité des structures, à recevoir tout le monde sur la base de l’égalité des droits ». Au cours de la rencontre, à laquelle ont pris part de nombreuses associations, venues pour l’occasion des autres localités, les intervenants ont déploré l’absence d’une implication de la part des autorités, afin de faciliter l’entrée dans la vie sociale de cette frange de la société. Gana Hocine, président de l’association Espoir de Mekla, signalera : « Tout l’exécutif de la wilaya a été invité à prendre part au séminaire, mais personne, malheureusement, n’a répondu favorablement ». De son côté le directeur de l’action sociale à Tizi-ouzou, M. Kernou Abd El Krim, qui était présent à la rencontre dira : « C’est le travail de tout le monde, et nous devons tous nous impliquer afin que cette partie de nos concitoyens ne soit plus marginalisée ». Il insistera d’ailleurs sur le fait que des lois, protégeant les droits des handicapés, sont bafouées ou ignorées, dont celle, par exemple, assurant l’accessibilité de l’environnement physique et dont l’application sur le terrain tarde à venir. Le président de l’association ‘’Espoir’’ a annoncé l’ouverture prochaine d’un centre local de rééducation. Signalons enfin qu’une rencontre est prévue à partir d’aujourd’hui, mardi à Tigzirt, pour continuer la sensibilisation des citoyens et des autorités aux difficultés que rencontrent, au quotidien, les personnes handicapées.
T. Ch.
