Le Front des Forces Socialistes s’apprêterait-il à rejoindre le gouvernement ? Selon une source très proche du parti, l’option est sérieusement envisagée.
On avance même les noms de Mustapha Bouchachi, élu dans la wilaya d’Alger, Rachid Hallat à Tizi Ouzou et Arezki Derguini à Bejaia, qui seraient proposés pour d’éventuels postes de ministres. Avec 27 députés et probablement trois ministres dans le gouvernement, la formation chère à Ait Ahmed aurait, apparemment, décidé de quitter l’opposition pour rejoindre le pouvoir qu’elle a, de tout le temps, décrié. Il faut signaler aussi que ça est là il se dit que cette nouvelle option d’intégrer le cercle de décisions n’aurait pas été tranchée par la seule direction du parti. La démarche s’inscrirait, révèlent certaines voix avisées, dans les nouvelles réorientations prônées par l’international socialiste marquées par la montée au pouvoir du courant, notamment chez les pays méditerranéens à l’image de la Grèce, le Portugal, l’Espagne, et tout récemment en France. Si en tous les cas, une telle option venait à se matérialiser, elle ne ferait que conclure un acheminement logique d’un choix politique entamé par cette surprenante participation aux législatives du 10 mai dernier. En attendant, plusieurs signes avant-coureurs présageraient d’une telle issue. Le secrétaire général du FLN n’a d’ailleurs pas manqué de faire un clin d’œil au parti en déclarant, lors d’un recent passage sur le plateau de Nessma TV, que la participation du FFS aux législatives les crédibilisait, d’autant plus que cette formation était connue pour son éternelle opposition. Quelques jours plus tard, il fera mieux en annonçant, dans un entretien accordé au quotidien arabophone «El Khabar», que l’Algérie avait besoin d’un parti à «tendance nationaliste» comme le FFS et que si ça ne tenait qu’à lui, il «contracterait» une alliance avec ce dernier. Y a-t-il eu un deal entre le pouvoir et le parti d’Ait Ahmed ? S’il a eu lieu, il aurait certainement été conclu à un haut rang, car la base n’a toujours pas compris ce qu’elle qualifie de «dérive». D’ailleurs, lors d’une réunion tenue samedi à Tichy, les membres du conseil fédéral de Bejaia, tout en se gardant de confirmer ou d’infirmer une éventuelle participation de leur parti au prochain gouvernement, ont « demandé à la direction nationale de mettre un terme aux reniements successifs et aux pratiques incompatibles avec l’éthique démocratique prônée par le parti.» Tout en exigeant le «rétablissement du FFS dans sa ligne stratégique originelle», ils demandent «la tenue, dans les meilleurs délais, d’un conseil national extraordinaire», seule instance habilitée à se prononcer sur les stratégies du parti.
A. Gana

