Vive tension aux Genêts

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Le boulevard Lamali-Ahmed, longeant l’hôpital de Tizi Ouzou, a été transformé en une scène de protestation, hier dans l’après midi, par des jeunes du quartier «les Genêts». C’est à partir de 14h30 qu’un groupe de jeunes a investi la chaussée reliant le centre-ville à l’université Hasnaoua en la barricadant avec divers objets. Des pilons de lampadaires, des cabines téléphoniques et des détritus de tout genre jonchent sur la chaussée. Des pneus ont été incendiés donnant le décor des années d’émeutes de 2001. Tous les commerçants ont baissé rideau. La circulation automobile était devenue impossible sur cet axe que seuls les étudiants continuaient à emprunter, non sans crainte d’un imminent affrontement entre les jeunes contestataires et les forces de l’ordre. Ces dernières, en nombre assez important dont une majorité en civil, se sont regroupés près du carrefour du centre-ville sans intervenir. A l’autre bout du boulevard, les jeunes protestataires se sont postés dans différents coins de la rue, notamment près du quartier «les Genêts», épiant l’assaut des policiers. A 16h30 : le même décor était toujours perceptible, l’affrontement entre les deux protagonistes n’a pas eu lieu mais à mesure que les minutes s’égrènaient, la tension s’exacerbe pour qu’un coup de force des services de sécurité s’exécute contre les manifestants. Un assaut est donné à l’intérieur même du quartier, après avoir été bouclé de toute part par un impressionnant déploiement des forces anti-émeutes, en usant de bombes lacrymogènes pour dispercer les protestataires. Il nous a été impossible de savoir si des arrestations ont été opérées dans ce climat de confusion générale. Des interpellations auraient été effectuées au cours et au-delà de l’assaut. Ces actes de colère sont dû essentiellement, à en croire les contestataires, au tragique assassinat du jeune Moumouh Toutah mercredi dernier, lui même résidant au quartier «les Genêts». C’est l’expression de l’indignation qui a risqué de plonger encore une fois la ville dans un climat d’émeutes, alors que cela fait très longtemps que la sérénité commençait à s’installer.

M.A.T

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