Le marché couvert des fruits et légumes de Draâ El Bordj ne connaît pas un grand engouement de la part des citoyens à cause des prix élevés qui y sont pratiqués.
C’est du moins ce qui nous a été donné de constater lors de notre passage sur les lieux. Ainsi, ce marché qui faut-il le rappeler, a été inauguré au mois de septembre dernier, par le ministre du commerce, reste désespérément vide. En effet, rares sont les citoyens qui préfèrent faire leurs emplettes au niveau de cet espace. Pourtant, comparé à d’autres marchés de la ville de Bouira, il possède un atout de taille : la propreté. D’ailleurs, un petit tour d’horizon sur les différents étals, suffit pour s’en rendre compte. Tout est bien ordonné point de déchets qui traînent sur le sol, ni de mouches et autres moustiques survolant les divers produits proposés, ni même de sacs en plastique jonchant les allées. Bref, une propreté sans égale, du moins par rapport aux marchés des quartiers de l’Ecotec et celui de la rue de France. Sur ce volet, les citoyens interrogés sont unanimes : « C’est la première fois qu’on a un marché de fruits et légumes avec une telle hygiène. on dit bravo! ». Mais alors, pour quelles raisons les consommateurs « boudent-ils, ce marché » ? Selon les divers avis recueillis, il y a deux grandes raisons à ce désamour : L’emplacement et surtout les prix pratiqués. En effet, ce marché couvert a beau se trouver en plein centre-ville, mais situé dans une zone à très faible exposition, ce qui le rend quasi-invisible. Ainsi, il faut se fourvoyer dans les dédales du quartier de Draâ El Bordj, descendre deux rampes d’escaliers et demander son chemin aux passants, pour enfin le trouver. D’ailleurs, certains citoyens ignoraient même son existence… : « Ah bon, Il y a un marché à Draâ El Bordj ? On ne le savait pas! », se sont étonnés quelques uns d’entre eux. Encore plus fort dans la discrétion, la plaque supposée indiquer son emplacement, passe pratiquement inaperçue, tant les indications sont inscrites en petits caractères et la plaque en elle-même, se confond aisément avec les plaques de signalisation routières. Seul point de repère, afin de « dénicher » ce marché le lycée Abradarhmane Mira, situé à proximité : « Vous parlez du marché à côté du lycée Mira ? », diront certains, pour l’identifier. L’autre élément qui joue en défaveur de ce marché de proximité ce sont les prix. Tout y est plus cher. Jugez-en plutôt: La pomme de terre y est cédée à 45 voire 50 da de kilo, la tomate à 120 da, les poivrons à 110 da /Kg… etc. Bref, tout y est plus cher. À titre comparatif, les produits précédemment cités, sont de 10 à 20 da moins chers, dans les autres marchés de la ville. : » Celui qui veut se ruiner, n’a qu’à faire ses courses au marché de Draâ El Bordj », nous a-t-on indiqué. Fatma, femme au foyer et mère de 5 enfants, a clairement fait son choix : « Je préfère de loin acheter une marchandise abordable, même si les conditions d’hygiène laissent parfois à désirer, que de me ruiner juste pour la propreté de l’endroit. Tout ce qui compte, c’est la qualité du produit et non d’où on l’achète ». Du côté des commerçants, on avoue à demi-mot que les prix affichés sont un peu élevés. Sans toutefois donner des raisons « valables », à cette hausse. L’un d’entre eux, s’est contenté de répondre : « L’hygiène à son prix également ».
Ramdane B.