A quelques jours du mois sacré de Ramadhan, les membres du conseil de wilaya des retraités affiliés au SNAPAP ont animé hier matin, une conférence de presse pour évoquer leur situation sociale, jugée intenable du fait de leurs maigres pensions et des augmentations successives, et souvent injustifiées, des produits de large consommation. Les conférenciers, menés par Mustapha Jaker, leur nouveau président, déclarent d’une même voix que leurs retraites mensuelles «ne tiennent même pas dix jours » et qu’ils n’osent même pas prendre avec eux leurs petits enfants au marché de crainte qu’ils ne leur réclament un fruit qu’ils ne peuvent leur offrir. Même la revalorisation annuelle, pourtant promise pour le mois de mai, n’est pas encore effective. Les concernés en ignorent même les détails, jusqu’au taux décidé pour cette augmentation. Dans un appel adressé aux pouvoirs publics et daté du 4 juillet dernier, les retraités revendiquent, avant toute augmentation, «l’indexation des pensions et allocations de retraite sur le véritable coût de la vie», comme ils revendiquent, également, «l’abrogation du système de 75% du SNMG pour une certaine catégorie de retraités». Le même appel fait aussi mention de « la prise en charge totale (100%) des frais de soins médicaux», comme il met l’accent sur «la nécessité d’exonération totale de l’IRG pour les pensions égales ou inférieures à 50.000 DA». A la veille du Ramadhan, c’est un véritable SOS qu’ils lancent aux Pouvoirs publics pour juguler l’inflation des produits alimentaires de large consommation. Il n’est pas normal, soulignent-ils, que «les poivrons coûtent 100 DA le kilo au mois de juillet et que le poulet soit cédé à 360 DA le kilo ». Les retraités, à les entendre parler de leur situation sociale, après au moins trente ans de services rendus au pays, ont la nette impression qu’ils sont écartés de la société et que le train du progrès les a laissés sur le bas côté de la route. «Sinon, comment expliquer que tous ceux qui sont restés en activité ont été augmentés, parfois à plus de 100%, et qu’ils aient reçu des rappels de plusieurs millions de centimes, pendant que les retraités, surtout ceux qui sont sortis avant 2008, gardent la même pension, à peine augmentée de quelques miettes insignifiantes», disent-ils. La situation des retraités est si alarmante qu’ils demandent, notamment ceux dont les pensions sont égales ou inférieures à 20.000 DA, à être pris en charge par la DAS, dans le cadre de l’opération « couffin du Ramadhan ». Pour ceux qui touchent plus de 24.000 DA, c’est le drame en matière de logement, puisqu’ils ne peuvent ni prétendre à un logement social, ni accéder à un crédit bancaire pour l’acquisition d’un logement promotionnel, à cause de leur âge avancé. Il reste à espérer que leur SOS soit entendu.
B. Mouhoub
